L'histoire n'en retiendra qu'un.


Qui peut dire ce qui, dans plusieurs siècles, restera de notre ère ? Qui seront les Mozart, Léonard de Vinci, Aristote de notre époque ? Comment serons-nous représentés dans les livres d'histoire ?
Moi, si on me laissait le choix, je sais ce que je voudrais laisser aux générations futures. C'était pourtant loin d'être évident il y a quelques jours. Mais ça c'était avant.
Avant Cazoul.


Avant de découvrir cette voix du fin fond de Béarn. Une voix reconnaissable entre mille, inimitable. D'un bluesman, d'un soulman, d'un rockeur, d'un latin lover... Caméléon vocal, Cazoul réinvente la chanson française et fait vibrer ses cordes vocales entre deux H expirés.
Cazoul c'est l'émotion. C'est l'honnêteté. C'est brut. C'est beau.


Suffit de le voir reprendre Bonnie and Clyde seul sur la plage pour comprendre que cet homme n'est pas comme nous. Qu'il a quelque chose en plus, que les dieux ont soufflé en lui. Parce que oui, quand on l'entend, la seule option est le polythéisme. Un dieu unique, tout omnipotent qu'il soit, ne peut pas générer seul une telle créature.


Cazoul, c'est une propriété émergente. Né de l'alchimie du cover, de l'accent béarnais, de YouTube et d'une belle dose de groove, il éclôt sous nos yeux ébahis au son des plus grands. Obispo, Renaud, Salvador, Ferré, Gainsbourg...
Tous jalousent son phrasé désinvolte, sa faculté à jouer avec les mots.


Utopiste acharné, artiste rêveur, Cazoul a réussi son pari : marquer une génération. Aujourd'hui, il devient le passage obligatoire pour quiconque s'intéresse à la musique.
Faut le voir marcher sur la plage pour démêler le vrai du faux, séparer la réalité de la légende, car la limite est ténue. Faut l'entendre reprendre Cargo de nuit, Manhattan-Kaboul ou La nuit je mens pour entrevoir la lumière, celle qui réchauffe le coeur et le corps à jamais. Celle qui fait renaître l'espoir.


Et à toi Cazoul : les écoute pas ceux qui rigolent. Les jaloux qui peuvent moquer tes reprises, rire de ta solitude sur la plage, s'esclaffer devant ta tenue.
Surtout les écoute pas.
T'es beau.
T'es grand.
Et surtout, t'es pas tout seul. Jamais tu le seras.
Pardonne-les, ils savent pas. Pas encore en tout cas.


Alors moi, si on me demande ce qu'il faut laisser aux générations futures, je n'aurai qu'un mot à la bouche. Cazoul. Parce que le monde doit savoir. Parce qu'il ne doit pas oublier.
L'histoire, c'est les vainqueurs qui l'écrivent. Cazoul avait beau en être un, il n'est plus là pour le faire. Alors tout repose sur nous.
Pour ne pas que sa musique s'éteigne avec lui.
Pour que Cazoul survive.
A nous de passer le flambeau.

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le 13 nov. 2015

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