A découvrir !

Guillemer. Comment ça, vous ne connaissez pas Guillemer ? Sûr, dans son terrain, les Marins d'Iroise par exemple sont davantage connus. Pourtant, de tous, c'est le plus authentique : marin Lorientais mort en 2015, il fait parti des plus grands représentants des chants de marin modernes. Et même si ses chansons n'atteignent même pas les 500 vues sur YouTube, je trouve qu'il est important de parler de son oeuvre.
Mais au fait-, qu'y aurait-il à dire ? Pas grand chose, en vérité. Juste, faut se laisser emporter. A l'écoute du disque, effectivement, on se retrouve sur une pirogue tranquille, direction l'Islande, en compagnie d'un barde barbu accompagné de ses frères d'aventure. Charmant tableau, non ? Tout dans la simplicité, tout dans l'essentiel des choses. Oh ma Pauline, c'est une chaloupeeee ! Les refrains restent, entêtants, comme dans la grande tradition des chants de marins. La voix est là, chaude, pleine d'entrain. Bien sûr c'est une ambiance pique-nique au bord des cotes bretonnes, mais si on y est sensible, Guillemer est une véritable proposition de voyage en Bretagne via une guitare pleine de vitalité et de souvenirs à partager. Il y a une dimension folklorique authentique, et surtout de carte postale de toute une vie dédiée à la mer et à ses légendes, qui donne des attraits charismatiques à ses disques. Et puis, il alterne si bien les tons : "Dernière marée" est une des chansons les plus dansantes que je connaisse, capable de donner la banane en 2 minutes (sérieux, j'adore ce solo d'accordéon à la fin !), et à côté "Flambart" est très plombant, et surtout émouvant.
En gros, un disque plein de vie, pour un chanteur plein de vie. Et même si il s'use, même s'il n'y a pas de quoi non plus réveiller les grands-mères à 3 heures du mat', je vous assure que c'est une bulle d'air frais. Qui sent bon le cidre, le pique-nique, les chênes centenaires, les marais au loin, le gobelet en plastique, et surtout le barde à la casquette bleue qui chante comme un bienheureux sur une misérable chaise, entouré de gens applaudissant sa distribution de rêves, avec des Leffe à la main et non ces putains de Kronenbourg de merde. Sérieux, je hais les Kronenbourg. Création du Diable.