Il est vrai qu'on pourrait reprocher à Soso Maness son manque de variété sur des sons un peu courts, mais dans cette critique je laisserai parfois de côté l'objectivité.
Car ce manque même de diversité dans les instrus crée une harmonie faisant que j'écoutais un album de rap et non un ramassis de moults types de sons pour essayer de toucher le plus large public possible. Même si So Maness, l'Interlude ou les feats avec Alonzo et Hornet la Frappe sont clairement là pour faire danser ou rentrer dans la tête. Ou qu'il s'éloignait un peu de sa zone de confort dans Dans mes rêves et Tout pour la FM.
Cet album alors plutôt constant tant dans ses instrus que dans la qualité des paroles (sauf DDD, F***** Up et le ft avec Alonzo clairement en dessous de la moyenne) s'écoute alors d'une traite sans avoir à zapper.
Il est aussi porté par deux très belles chansons : Mistral avec en ouverture la réutilisation d'un chant poignant d'enfants et Bilal traitant de l'immigration africaine.
Côte cover, les couleurs complémentaires que sont le bleu et le orange viennent ajouter de la vie dans ce décor maussade de quartier (mais, ironie du sort, si on mélange les deux couleurs, le résultat sera gris...). Plutôt sympathique donc, cette volonté d'égayer un peu le quartier.
[Conclusion]
Ce deuxième album de Soso Maness (que j'ai préféré au premier) ne nous propose "que" 16 sons mais a au moins le mérite de ne pas s'encombrer de pistes totalement osef comme dans La machine de Jul par exemple. Pari risqué aussi niveau des instrus : plutôt que de tenter de ratisser large, malgré quelques sons aguicheurs, Soso Maness s'oriente clairement rap. Faiblesses pour certains, points forts pour moi. Et même s'il n'est pas un grand lyriciste, le tout est largement porté par l'authenticité émanant de ses sons.