Trois ans après le très réussi « Contra » en 2010, les Vampire Weekend reviennent sur le devant de la scène avec « Modern Vampires of the City », leur troisième album. Après les succès public et critique de leurs deux premiers disques, les New-Yorkais sont attendus au tournant.

Courant avril, ils postent sur le net deux lyrics vidéos, deux premiers extraits de l’album avec les titres « Step » et « Diane Young ». Deux morceaux surprenants et complètement différents l’un de l’autre. Puis début mai, c’est un live en vidéo, filmé par l’acteur Steve Buscemi qui est posté sur leur chaine Youtube.

Vampire Weekend soigne son retour, et à peine le temps de s’imprégner de ces vidéos live que l’album est disponible (en cherchant un peu). Dès les premières notes de piano et la voix d’Ezra Koening, on sait que l’on va passer un bon moment. « Obvious Bicycle », morceau qui ouvre l’album est calme mais puissant, les percussions rappellent le tic-tac d’un vieux réveil, et pendant quatre minutes, l’auditeur se prépare doucement pour la suite, les quelques notes de piano qui concluent le morceau sont parfaites. On accélère un peu avec le morceau suivant, « Unbelievers », plus rythmé, plus dansant. Puis on passe à une des véritables perles de l’album, « Step », ballade magnifique menée au clavecin, mais qui ne tombe jamais dans la facilité ni dans le gnan-gnan.

« Diane Young » quant à lui, est le morceau le plus énergique de l’album, très rock’n’roll et avec un solo monstrueux. Même si le vocoder et les effets bidouillés peuvent surprendre, on se prend au jeu. La suite de l’album est peut être moins marquante que ce début parfait, mais elle vaut tout de même le coup. Entre les nappes de sons de « Hannah Hunt », les violons de « Everlasting Arms » et les basses électroniques de « Finger Back », les oreilles seront servies. Puis vient une autre perle de cet album, « Ya Hey » qui nécessitera surement plusieurs écoutes pour en découvrir toutes les subtilités, entre ses chœurs discrets mais indispensables, ses effets sur la voix toujours plus surprenants et enfin ce piano toujours parfaitement placé. « Hudson » amorce la fin de l’album à coup de grosses basses pour ensuite laisser la place au piano, décidément élément central de cet album, pour l’ultime piste, « Young Lion ».

Plus une évolution qu’une révolution dans leur discographie, Vampire Weekend nous livre un troisième album qui continue de renouveler avec succès la pop. Exit les rythmes afrobeats, très Talking Heads, des deux premiers albums, place au piano sous toutes ses formes, avec toujours la magnifique voix d’Ezra Koening. « Modern Vampire of the City » est surement l’album le plus abouti du groupe, et la bonne humeur qui s’en dégage est contagieuse. Ce disque n’a pas fini de tourner.
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le 8 mai 2013

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