A force de se rêver écrivain, Cave devait en arriver là, à cette sorte de sommet de son Art noir, aussi fiévreux que bavard. Avant-hier punk gothique aux bras troués, hier acteur hystérique de ses rôles, aujourd'hui chroniqueur logorrhéique de crimes imaginaires ou réels, le parcours de Cave est absolument exemplaire, car c'est un parcours vers son public, donc vers l'honnêteté du spectacle. Avec les Bad Seeds encore plus somptueux maintenant qu'ils ne sont plus qu'un écrin précieux pour ses mots, on ne voit plus très bien qui peut rivaliser avec Cave ! Album de l'année, comme à chaque fois ! [Critique écrite en 1996]