Neon Bible
7.4
Neon Bible

Album de Arcade Fire (2007)

On a déjà parlé ici du nombre important d’artistes qui fourmillent au Canada, nouvelle terre d’innovations qu’elles soient musicales ou autres. En effet il s’en passe des choses dans ce coin là, progrès technologiques, utopie politique, artistes fous et Il n’y pas si longtemps la révolution dite « des casseroles » d’étudiants se baladant avec des poêles et autres ustensiles de cuisine et s’en servant pour faire un maximum de bruit afin de réveiller une opinion publique endormie et passive, partant à l’assaut du gouvernement armés de louches et de spatules. Immortalisée à la fin d’un morceau de godspeed you black emperor ! ( voir Mladic) , la symphonie des casseroles marqua donc les esprits. Arcade Fire c’est un groupe du pays qui monte, débutant timidement avec un album pourtant plein de qualités , « Rebelion », le groupe n’en fini plus de faire parler de lui, étant un peu plus commercial et soignant plus son image que les autres groupes du coin il se distingue. Dans cet album c’est à la bible qu’ils s’attaquent, l‘adaptant à leur sauce ce n’est plus une bible poussiéreuse et ennuyeuse qu’il nous propose mais une version contemporaine pleine de couleurs et de joie avec une touche de mélancolie. Neon Bible débute sur Black mirror, avec des guitares atmosphérique et la voix blasée du chanteur, Win Butler, on apprécie la qualité de l’enregistrement, les montées en puissance des instruments et de la voix ne blessent pas les tympans comme beaucoup d’autres albums du même genre. On poursuit le morceau jusqu’à son envolée au violon, encore une fois un instrument qui revient régulièrement dans les morceaux des groupes de la région ( GYBE !, silver mt zion, …). De poursuivre Keep the car running, un peu plus nerveux, un batteur qui doit avoir mal au bras à la fin du morceau, tapant comme une brute sur sa batterie, elle résonne dans notre tête et nous aspire. Morceau éponyme, Neon bible, beaucoup plus calme laisse le temps à la contemplation, les voix de deux chanteurs, un homme et une femme sont accordés à la perfection et on en déguste le délicieux résultat. Ensuite le seigneur entre en compte dans le morceau « intervention », un morceau divin, accompagné d’une orgue comme un appel à la rédemption, ils profitent de ce morceau pour se repentir sans doute, des guitares électriques et des chœurs embellissent le tout. Black waves, one écoute leur chanteuse haïtienne à la voix stridente, on aime ou on aime pas mais il faut avouer qu’ici elle fait un travail sur sa voix nous évitant les montées insupportables d’un morceau comme « In the Back seat » ou les oreilles sifflent pendant cinq minutes après écoute, on délaisse la chanteuse dans la deuxième partie du morceau pour reprendre la voix du chanteur qui nous accompagne jusqu’au morceau suivant. Ocean of Noise, on pourrait croire en lisant le titre que ça va cracher de la grosse guitare et pourtant on découvre un morceau très calme, une histoire conté avec mélancolie sur une musique douce, le batteur qui cognait tout à leur est ici d’un calme surprenant.
Deuxième partie de l’album, « the well and the lighthouse », la nervosité du groupe revient, l’album est relancé. « Antichrist television blues » un morceau un peu plus psychédélique que les autres par le choix de ses instruments, don un en particulier qu’ on arrive pas à déterminer et qui intrigue tout du long. « windowsill » , on s’était enfin réveillé et voilà que le morceau nous endort à nouveau, dommage. Heureusement le meilleur morceau de l’album suit, No cars go souffle un vent de fraîcheur indie qui nous rappel d’où vient Arcade Fire. My body is a cage referme ainsi la dernière page de cette bible revisitée, de manière si calme qu’on quitte le groupe en fermant les yeux après un long périple en leur compagnie.
Cet album au final on peut dire qu’il n’a plus la fougue et la naïveté que l’on trouvait dans Rebelion, il est moins commercial que The Suburbs, il est plus orchestral et surprend dans ses accords. C’est leur meilleur à ce jour.
Shanks-le-roux
8
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le 5 nov. 2013

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Shanks-le-roux

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