Devons-nous juger de la qualité d'un album par le nombre d'écoutes qu'on peut lui accorder sans se lasser ?
Si tel est le cas, Nightfall in Middle-Earth (NIME) est un album exceptionnel. Pas un mois sans que je passe ce CD de près d'une heure. Il est THAT GOOD.


Je dois malheureusement avouer que je n'ai pas (encore) lu le Sillmarilion, donc pour ce qui est du background des morceaux, je ne suis pas la plus crédible pour en parler. Qu'importe, cet album se suffit à lui-même.


TOUS les morceaux sont indispensables. Pas de remplissage. Pour un album d'une telle durée, c'est beau ! De ce fait, cette critique sera morceau par morceau, histoire de mettre en valeur la beauté de la galette dans son ensemble.


Into the Storm : Un tel album se devait de démarrer sur une grande envolée. C'est ici le cas. Into the Storm est un morceau épique, le refrain est pêchu à souhait, ces choeurs qui sont monnaie courante sur cet album apportent une touche lyrique et épique non négligeable. Le break, plutôt long, légèrement oriental, nous permet de reprendre notre souffle alors qu'Hansi redémarre sur les chapeaux de roues !


Nightfall : un début acoustique, qui permet à Hansi de nous exposer tout son talent. Puis une montée en puissance qui ne s'arrêtera qu'au refrain, surpuissant, qui rentre immédiatement dans les oreilles. En fait, tout ce morceau est une succession de moments calmes à la teinte acoustique et de moments plus envolés. Le travail des guitares est sensationnel, les arrangements sont bien léchés. Un morceau angulaire de cet album. "Farewell, he said..."


The Ministrel : un morceau très court, très calme. Hansi est ici troubadour.


The Curse of Feanor : Dès le début, un chant enragé, qui monte haut, si haut... Ce titre est le meilleur moyen, si certains en doutaient, de se rendre compte du talent monstrueux d'Hansi Kürsch. Les mélodies, Power Metal au possible, évitent l'écueil souvent reproché à ce sous-genre Metalique de ne pas varier le rythme. Ici, le travail sur les percussions est justement varié et original.
Le refrain, encore une fois, est sublime. Les envolées d'Hansi, soutenu par les choeurs, sont belles à en pleurer. L'importance des guitares ici est prépondérante. Assez peu de partie chantée ici. Un morceau quasi parfait.


Blood Tears : un titre magnifique, beau et triste. Le début est ici plutôt mélancolique. Puis une montée en puissance sur le refrain, qui nous tire, pour le coup, des larmes. La construction de ce morceau est une véritable montagne russe émotionnelle. L'outro est sublime, avec cette ligne mélodique de mandoline.


Mirror Mirror : le titre le plus Speed. Et fatalement un de ceux que j'aime le moins sur cet album. Mais indéniablement un vent d'Epic débarque à l'écoute de ce titre. Entraînant et catchy. Les claviers ont une place importante dans ce titre. On sort de ce titre à bout de souffle.


Noldor (Dead Winter Reigns) : ah, la voilà, ma quasi préférée. On est sur un registre beaucoup plus calme qu'auparavant. Un mid-tempo d'une mélancolie étouffante, un refrain sombre et sublime à la fois. Hansi est habité dans ce morceau, et on a droit à pratiquement toute sa palette vocale. Ce chanteur est vraiment incroyable de sensibilité et de charisme. Il fait vraiment passer toutes les émotions, et en particulier dans ce morceau chargé de sens.


The Battle of Sudden Flame : dans le même registre que The Ministrel. Histoire de reprendre un peu ses esprits avant la bombe qui arrive derrière...


Time Stands Still (at the Iron Hill) : un peu fatigué ? Pas la pêche ? Ce morceau est pour vous ! Le début déjà, magistral, epic, nous entraîne dans une bataille d'un autre temps. Ce morceau est d'une puissance dévastatrice, qui emporte tout sur son passage. Le refrain est parfait en live pour soulever les foules (allez jeter un oeil sur les concerts à Wacken !). Vous l'aurez compris, le maître-mot ici est PUISSANCE. Vous êtes prévenus, risque de headbang et de nuisance sonore de voisinage très important...


Thorn : le bijou de cet album. D'une tristesse infinie, d'une mélancolie bouleversante, d'une beauté à en tirer les larmes. Le chant est ici très sombre, très bas dans les couplets, pour s'élever à mesure que le refrain arrive. Et quel refrain...Les mots sont inutiles ici, seule l'expérience de son écoute compte. Je le redis, Hansi est incroyable, encore plus sur Thorn où il est juste parfait de justesse. Le morceau est plutôt long, près de 7 minutes, et pourtant on aimerait qu'il dure plus longtemps.


The Eldar : une balade très touchante. Et devinez quoi ? Hansi est exceptionnel. Personnellement, dans ce morceau, il m'emporte loin, très loin... Sa voix, le piano, et ça suffit pour faire un des morceaux les plus beaux de l'album, et même de la carrière du groupe.
Essayez de ne pas avoir les poils qui se dressent lorsque Hansi monte dans l'émotion (et dans les aigus...).
3 minutes, c'est décidément trop court pour une telle perle.


When Sorrow Sang : on reprend un souffle epic dans la figure avec ce morceau, et quel souffle ! Ce titre très Speed, avec sa rythmique martelante, redonne un vent d'air frais bienvenu après quasiment une heure (!) d'écoute.


A Dark Passage : Un des titres que j'aime le moins. On attend longtemps que le morceau décolle, pour finalement qu'il n'en soit rien. Il clôt cela dit l'album de façon magistral. Le rythme a des sonorités militaires à certains moments. La fin du morceau se fait menaçante et sombre, annonciatrice de grands malheurs...


Vous l'aurez bien compris, cet album est une pierre angulaire du Metal, que vous soyez amateurs de Power/Speed ou non. Son côté sombre côtoie des envolées d'une beauté renversante. On sent dans cet album un travail énorme d'arrangement, de travail de la mélodie, et bien entendu un travail sur le chant titanesque, qui nous prouve qu'Hansi Kursch est bien un des chanteurs les plus doués dans la sphère du Metal tout entier.


Et j'imagine que l'expérience est encore plus renversante après avoir lu l'oeuvre de Tolkien. A bon entendeur...

Fan_Ouille
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le 7 avr. 2016

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