D'accord ordinateur

"OK Computer", le deuxième album culte des années 90 avec le "Nevermind" de Nirvana, une icône du pop-rock qui parait intouchable... J'ai toujours éprouvé une fascination pour les albums cultes. Les films cultes, y'en a des caisses, le terme est devenu même hyper galvaudé dans cet art. Les livres, ça veut à la fois tout dire et rien du tout. Mais les albums, non seulement la liste est plus petite, mais surtout elle est rarement décevante. Qu'on adhère ou pas à l'album en question, il titille toujours, et finalement reste. Donc, soit j'adore un album culte ("In the court of Crimson King"), soit je le découvre progressivement jusqu'à l'aimer ("The Doors"), soit je le ne le réceptionne pas mais je m'y attache quand même un peu ("The Velvet Undergound and the Nico"). Cependant, quel est le point commun entre ces trois exemples ? Ce sont tous trois des albums plutôt difficiles d'accès, bizarres, repoussant des limites sonores. Or, c'est pas le cas de "OK Computer", et c'est pour ça que, dans un premier temps, je l'ai trouvé surestimé. Techniquement, il n'y a rien de révolutionnaire. Je dirais même que la plupart des chansons sont tout-à-fait tubables, et c'est cela qui m'intriguait: comment des puristes du rock, cherchant la pépite méticuleusement, peuvent-ils adhérer à des mélodies aussi "propres" ? Mine de rien, dans la liste des albums cultes, "OK Computer" est vraiment à part. Et puis, j'y ai réfléchi, puis j'ai compris : l'album est magique. Les musiques sont pop, oui, et irrésistibles ; l'ambiance est géniale, travaillée dans les moindres détails ; chaque instrument a sa place, sa valeur, et son rôle à jouer ; rien n'est en trop, rien n'est en moins. Aucun titre n'est, fondamentalement, à jeter, même si j'avoue que l'ouverture du disque ne m'emballe pas autant que les autres. Cet album est, donc, l'incarnation d'une idée pourrie venue des puristes : oui, un album peut être simple d'accès, sucré et sombre, tout en ayant des choses sérieuses à dire.
Tout a été dit sur la qualité de ce disque, c'est presque un fait à ce stade. On y trouvera toujours son compte. Foncez écouter ce chef d’œuvre, vous ne regretterez pas !