Oceanborn
7.3
Oceanborn

Album de Nightwish (1998)

Le power sympho à chanteuse à son apogée

Évoquer Nightwish, c’est un peu me prendre par les sentiments. Loin d’être mon groupe favori aujourd’hui, c’est plus ou moins celui qui m’a vraiment fait plonger dans l’univers de la musique, une de mes premières découvertes d’importance dans ce milieu, qui m’en a depuis réservé bien d’autres. À l’époque, je n’écoutais pas les albums d’un bout à l’autre mais j’avais des morceaux des différents artistes éparpillés sur mon disque dur. Pourtant, même avec cette (dés)organisation, c’est déjà Oceanborn qui se distinguait. Mon titre favori était certes « Ghost Love Score » (de Once), mais ceux qui revenaient le plus souvent étaient issus de l’album de 1998. Je fonctionne maintenant par écoute complète des disques, au fond je ne sais pas si c’est mieux (l’objet est un ensemble, l’organisation des morceaux et leur ordre en fait partie…) ou plus stupide (pourquoi écouter des titres moyens ?), toujours est-il que j’ai pris cette habitude. Et quelques années plus tard, avec cette nouvelle « méthode », c’est toujours mon favori des finlandais de Kitee. Angels Fall First avait posé de bonnes bases, mais la différence de qualité avec son successeur est particulièrement frappante.

Moins calme, moins acoustique, sans influence « folk », Oceanborn garde toutefois ce mélange entre le chant lyrique de Tarja et l’accompagnement par les instruments classiques du metal, en puisant beaucoup plus dans le power façon Stratovarius, que Tuomas n’hésite pas à citer comme une de ses principales influences pour cet opus.

Dès les premières mesures de « Stargazers » (sa combinaison batterie/claviers suivi par la guitare immédiatement accrocheuse fait des merveilles, quelle entrée en matière !), l’orage se déchaîne. Et il dure jusqu’à la fin, avec tout juste quelques accalmies avec les ballades, mais sinon c’est un déluge d’énergie qui s’abat sur l’auditeur. Les titres s’enchaînent remarquablement, tous très inspirés et avec déjà une forte identité, à laquelle le chant lyrique de Tarja contribue beaucoup (si vous n’accrochez pas à sa voix et malgré les autres qualités de l’album, vous pouvez presque laisser tomber l’écoute d’ailleurs…). Les tueries défilent donc et confirment ce que laissait présager ce merveilleux opener : Oceanborn s’impose comme une référence dans le monde du power metal symphonique. Des morceaux comme « Gethsemane », « Sacrament of Wilderness » ou « Passion and the Opera » font des étincelles, tandis que « Devil & the Deep Dark Ocean » et « The Pharaoh Sails to Orion », plus sombres et plus lourds (Tapio Wilska de Finntroll vient prendre le micro avec sa voix black metal qui fait habilement contrpoids au chant de Tarja), font également mouche. « Pharaoh » reste d’ailleurs un de mes, voire mon titre favori des scandinaves, avec cette dualité et ce passage au clavier vers le milieu qui continue de me foutre des frissons.

Par contre, les ballades de Nightwish m’ont toujours un peu ennuyé, tout au long de leur discographie (« Dead Boy’s Poem » mis à part). Oceanborn ne fait pas exception et « Swanheart » me laisse de marbre, coupant l’élan de l’ensemble, tout comme « Sleeping Sun », bonus on ne peut plus dispensable (à l’inverse de « Nightquest », très bon). « Walking in the Air » (reprise de la BO du film « The Snowman, adaptation du conte de Raymond Briggs et composé par Howard Blake) s’en sort un peu mieux grâce à sa fin qui relève un peu le niveau. Plus anecdotiques aussi sont « The Riddler », malgré sa rythmique et son refrain entêtants, ou « Moondance », instrumentale, pas mauvaise mais un peu répétitive.

Même si la musique de Nightwish ne me procure plus les mêmes sensations que lors de ma découverte (j’avoue d’ailleurs éprouver un peu de nostalgie de cette époque dont je peine parfois à retrouver les émotions, une certaine innocence peut-être…), Oceanborn reste un album que je considère avec grand respect, un album phare du genre. Peu de faiblesses, qui sont de toute façon largement compensées par ses forces, et surtout une spontanéité, une fraîcheur qui a laissé place, petit à petit, à quelque chose qui me semble moins sincère, plus ambitieux. On tient là un excellent objet, qui n’aura pas à rougir dans votre discothèque.
Flavinours
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le 11 août 2012

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2 j'aime

Flavien M

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