Octavarium
6.7
Octavarium

Album de Dream Theater (2005)

Belle carrière que celle de Dream Theater. Les "kings" du Metal Progressif sortent des albums de qualité avec une régularité qui force le respect. Et c'est après un bon, mais néanmoins controversé TRAIN OF THOUGHT que les new-yorkais nous livrent OCTAVARIUM, huitième brulot des virtuoses américains. Intéressant de noter sur cet opus, tout les aspects symboliques de l'album qui tournent autour du chiffre 5 et 8. Mais inutile de les narrer dans leur intégralité, tant ils sont nombreux et complexes à expliquer pour certains. Toujours est-il que l'on peut signaler la volonté chez Dream Theater de faire dans le complexe, et ce, avec pas mal de classe! Et c'est tant mieux pour nos oreilles!



Alors quid de la musique dans OCTAVARIUM? Et bien, force est de constater que la bande à Portnoy nous amène en terrain connu, puisque l'album s'ouvre sur un "The Root of All Evil" qui reprend la note finale de "In the Name of God" la dernière chanson de l'opus précédent, comme l'avait fait "As I Am" en reprenant la fin de "Six Degrees of Inner Turbulence" sur l'album du même nom. La technique est toujours là, on retrouve l'agressivité qu'avait employé Dream Theater sur les deux derniers albums, en évoluant vers une musique bien plus metal, un son un peu plus dur. La chanson en elle-même est un bon morceau d'ouverture, comme "As I Am" ou "Pull Me Under" pouvaient l'être. La chanson suivante s'avère être une ballade classique pour Dream Theater, "The Answer Lies Between" ne brille pas par son originalité, mais elle saura se faire apprécier. "These Walls" quant à lui est un autre bon morceau de l'album, qui encore une fois, s'avère assez classique pour les new-yorkais. Au bout des trois premiers titres, l'opinion que l'on peut se forger est que le groupe a cette fois décidé de varier les ambiances, nous proposant ainsi des chansons moins "violentes" que sur TRAIN OF THOUGHT, qui avait son lot de titres fleuves, et une sonorité bien plus heavy. On peut ainsi trouver quelques ambiances nous rappelant Images & Words par exemple. Venons en à deux titres plutôt controversés, à savoir "I Walked Beside You" et "Never Enough" puisque ils ressemblent respectivement à du U2 et à du Muse. Les mauvaises langues parleront de plagiat, et il est vrai que la démarche peut paraître peu valorisante pour un groupe du standing de Dream Theater, on louera seulement la qualité des morceaux, puisque les musiciens sont loin d'être à coté de leur pompes! Mais OCTAVARIUM renferme tout de même les pépites auxquelles le groupe nous habitue au fil de ses albums. Parmi elles, on trouve "Panic Attack" probablement l'un des meilleurs morceaux de l'album et de Dream Theater en général. Le groupe fait ici étalage de son talent. Une structure classique intro-couplet-pré refrain-refrain-couplet-pré refrain-refrain-pont-refrain-outro, mais fichtre que c'est bon! Le groupe réemploie l'agressivité de TRAIN OF THOUGHT, et l'utilise à bon escient, grâce à une mélodie accrocheuse, un pont exécuté avec brio, mention spéciale à Rudess et Petrucci. "Sacrified Sons" ressemble à ce que le groupe fera sur son album suivant SYSTEMATIC CHAOS, un titre encore une fois très conventionnel, avec de bonnes mélodies de guitare, et toujours ce son metal prôné par Dream Theater.

L'album se clôt sur "Octavarium" la chanson titre, qui est le chef d'œuvre de l'album. Le groupe nous surprend encore par sa capacité à se surpasser sur le plan de la composition. Et ce malgré un "leger" emprunt à Pink Floyd et le titre "Shine On You Crazy Diamond" dans l'introduction, mais emprunt voulu et assumé cette fois, alors on ne dira rien! Ce titre long de 24 minutes témoigne de l'étendue du talent des musiciens, puisque les différentes parties qui composent le morceau possèdent chacune leur ambiance propre, on débute dans un état lancinant, calme, détendu, pour ensuite déboucher sur une mélodie joyeuse orchestrée par Rudess. Vient alors une atmosphère inquiétante (en passant par la petite partie "Jingle Bells"!!), nous amenant dans une tempête s'achevant avec une certaine brutalité, pour ensuite clore la chanson avec une mélodie majestueuse. Bref, ce morceau justifie à lui tout seul l'achat de la galette!



Au final, le constat que l'on peut faire d'OCTAVARIUM est que le groupe n'a pas vraiment voulu prendre de risque. Il ne joue ni la carte du retour aux racines, ni celle de l'expérimentation. Dream Theater reste à son niveau, qui est de grande qualité, et c'est ce qu'on retiendra. Le groupe fait du neuf avec du vieux, mais le "vieux" était déjà bon, alors de quoi se plaindre? Peut-être de la "panne" d'inspiration! Mais bon, la route continue pour Dream Theater, et OCTAVARIUM est un bon album de Metal Progressif à écouter au moins une fois par tout amateur du genre.

Créée

le 3 déc. 2012

Critique lue 616 fois

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