Ce qui peut choquer dès la première écoute du premier titre ("Bunker Soldier") de ce premier album au titre éponyme de "Orchestral Manoeuvres in the Dark" (je l'écrirais qu'une fois en entier, promis), c'est le caractère désuet de l'ensemble, que ce soient les synthés vintage ou le mixage général. La batterie pue la machine, la bass part ridiculement dans les aigus et la voix du chanteur est presque agaçante. La production a pris un coup de vieux mais ça reste appréciable, ça a ses charmes de musique encore expérimentales. Car nos britanniques en 1980, décident de poursuivre l'idée déjà lancée par Kraftwerk quelques années plus tôt avec "Trans-Europa-Express" ou "The Man Machine"; c'est-à-dire, faire de la pop avec de la musique électronique. Et pour celà, on peut dire qu'ils font partis des pionniers du genre.
Oui, contrairement à Kraftwerk, le groupe chante sur leurs morceaux, pas tout le temps juste, il est vrai, mais la synthpop ressemble ici enfin à de vrais morceaux composés de couplets et refrains; beaucoup les imiteront par la suite, mais avec du meilleur matos, produisant du son moins kitsch. Mais étonnamment, ceci n'est pas un problème, le groupe arrive quand même à nous pondre ici un bon album, et celà est du à la qualité des compositions.
Bien sûre, aucune ne sera aussi réussie que l'indémodable "Electricity", encore utilisée il y' a pas longtemps dans la BO d'un film français dont je tairais le nom. Chants efficaces, gimmick au synthé entêtant, duo bass/beat entraînants; le tube parfait pour les charts au début des années 80 et pour commencer une carrière... Aussi, la réflexion sur l'énergie pour produire l'électricité est enfantine... mais j'ai dit que je ne jugerais jamais les paroles. Le reste des titres, même s'ils n'atteignent pas ce niveau, restent appréciables.
Il y'a "Mystereality" avec ses solos de sax (un des membres étant saxophoniste, on va en bouffer, je le sens), l'angoissant "Almost" et ses notes bizarres au synthé, la ballade électrique "The Messerschmitt Twins", le deuxième single de l'album "Messages" (très très en dessous d'Electricity, même s'il a étonnamment mieux marché), "Dancing" qui porte mal son nom et n'est rien d'autre que le seul instrumental, vraiment étrange et expérimental, le reste des titres font le boulot dans le genre "synthpop", concluant l'album comme il a commencé.
Un premier essai kitsch et réussi donc pour "OMD" qui vont surtout devoir revoir la qualité de leur mixage sur leurs suivants.
Strangeman57
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le 1 sept. 2013

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