Out My Window
8
Out My Window

Album de Koushik (2008)

Imaginez une voix à mi-chemin entre du Bon Iver pour le côté aérien et les Kings of Convenience pour la légèreté.
Imaginez que cette voix décide de se poser sur des rythmes entre electro et hip hop, qui n'auraient rien à envier à ceux de DJ Shadow.
Imaginez que le résultat soit trituré, mixé, découpé, repensé, comme si on laissait carte blanche à quelqu'un comme Four Tet ou Scott Heren dans sa déclinaison Savath+Savalas.

Si vous avez bien intégré toutes ces composantes, vous pourrez avoir une idée du résultat présent sur les disques de Koushik. On oscille sans cesse entre références funky, hip hop, electro, folk, pour des compositions qui évoquent tout à la fois l'asphalte et le béton qu'un esprit génial qui s'en échappe, qui resterait en suspension. On hésite sans arrêt à bouger la tête comme sur un morceau ciselé par DJ Krush, ou se laisser envahir par les nappes de voix douces et enveloppantes qui rappellent Elliot Smith.

Sur des rythmes pourtant parfois très marqués, il y a toujours une nappe, un écho, la superposition d'un son, une distortion, une saturation spéciale qui fait qu'on ne parvient pas vraiment à distinguer l'ordre des couches sonores, créant une sorte de tourbillon d'émotions et de sensations. Si bien qu'on jurerait que certains sons viendraient de notre inconscient plus que du disque, comme si on entrait en méditation.
Jouant sur les répétitions tout autant que sur l'inattendu, sur l'étirement autant que sur la saccade, se jouant des codes classiques de construction d'une chanson, chaque morceau nous entraîne autant qu'il nous livre à nous-même, nous porte en même temps qu'il nous lâche, nous ouvre tous les horizons en même temps qu'il les embrouille. Les sons sont tellement simples qu'ils nous donnent un sentiment de liberté, mais ils se bousculent à tel point qu'on est sans arrêt désorienté.

Ce qui est sûr, c'est que ceux qui seront assez ouverts pour se laisser happer par ce mix impressionnant ont de grandes chances de laisser leur esprit divaguer un bon moment, tant cette musique semble s'adresser autant au corps qu'à l'esprit.

Un disque lumineux à écouter au cours d'un après midi trop chaud, trop ensoleillé, ou à un matin tellement froid qu'on jure qu'on ne bougera pas de sous la couette. Tout simplement exceptionnel.
G_Savoureux
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Albums découverts en 2008

Créée

le 3 févr. 2012

Critique lue 149 fois

2 j'aime

G_Savoureux

Écrit par

Critique lue 149 fois

2

Du même critique

Smoke
G_Savoureux
10

Pas de fumée sans feu

La "légende" (ou le dossier de presse) dit que Wayne Wang aurait adoré le conte de Noël que Paul Auster avait écrit sur commande du New York Times, et qu'il lui aurait du coup demandé d'écrire un...

le 15 janv. 2011

47 j'aime

5

La Tour au-delà des nuages
G_Savoureux
5

Un film aérien qui ne décolle pas.

Comme souvent dans les longs métrages japonais, la simplicité apparente de l'histoire cache en réalité un nombre de niveaux de lecture bien plus intéressant. Oui, mais voilà. Si on peut facilement...

le 24 oct. 2010

33 j'aime

2

Avatar
G_Savoureux
2

Tiens, moi aussi j'ai un avis sur ce film

En l'occurence, c'est un avis négatif. Non, je n'ai pas aimé ce film (ça vous surprend, non, j'avais pourtant mis 2 étoiles !). Je n'ai pas vraiment envie de rentrer dans le détail, mais... Oh, si,...

le 21 oct. 2010

33 j'aime

9