Panne sèche pour Kavinsky
Comme beaucoup, je ne connaissais pas Kavinsky avant Nightcall. Comme beaucoup, j'ai apprécié Nightcall, et j'attendais de là avec impatience le premier album de Kavinsky, en espérant qu'il poursuive dans cette voie. Peine perdue.
Kavinsky est l'une des personnes les plus en vues sur la scène française ces derniers temps. Repéré par M.Oizo, présenté de là à Pedro Winter et aux Daft Punk, triomphant avec Nightcall, jusque là un sans-faute pour le français. Outrun devait être l'album de la confirmation.
Hélas, non. On est fort loin de l'ambiance Nightcall, qui reste l'exception de l'album. Le prélude est de bon ton mais la suite vient refroidir cette première impression plutôt bonne. C'est du gros électro, extrêmement répétitif d'un morceau à l'autre, qui certes ressuscite la période des 80s mais n'arrive pas le moins du monde à la faire regretter. Kavinsky apparait dès lors en retard.
Surtout, Kavinsky ne parvient pas, dans sa musique, à faire passer ce qu'il souhaite faire passer. Cet album n'a pas la chance, comme Nightcall le fut, d'être BO d'un film et de pouvoir se reposer sur les images derrière pour parfaire l'ambiance. Dans un album, les morceaux doivent vivre d'eux-mêmes, insuffler quelque chose à celui qui écoute :dans Outrun, les trois quart des morceaux sont... vides. Ils ne parviennent à se suffir et à vivre par eux-mêmes, et c'est là le plus gros écueil de l'album. Et même le très passé en radio Roadgame ne peut faire changer la donne. Un sample (certes sympa) de 3 minutes 30, on peut mieux faire, non ?
Kavinsky, selon moi, ne confirme pas par Outrun. Il montre au contraire ses limites. Il ne parvient pas à faire vivre ses chansons par elles seules, ni à recréer efficacement cette ambiance très années 80s qui l'a tant inspiré.