Painkiller
7.7
Painkiller

Album de Judas Priest (1990)

La technique au service de la composition

Je suis choqué.


Oui je suis définitivement choqué, abasourdi, en position PLS dans un coin, suçant mon pouce comme quelqu'un qui viendrait de subir un énorme trauma, et qui ne pourrait plus bouger. J'exagère ? non. Car si vous avez écouté l'album (à plusieurs reprises) et que vous aimez le heavy metal, vous verrez que je ne plaisante pas.


Il aura fallu 12 albums au Priest pour pondre LE chef-d'oeuvre de leur groupe. LE chef-d'oeuvre du heavy metal tout court. Qu'il est bien loin le temps où Rocka Rolla sortait sur les ondes, avec ses ritournelles empreintes de rock progressif..encore dans la mouvance seventies alors en vogue. Quinze années plus tard, la bande à Halford délivre une performance hors du commun, hors des murs de ce qui a déjà pu être fait dans le domaine...et même bien au-delà.


Note: quand j'attendais qu'on me livre le vinyle dans ma boîte aux lettres, je comptais les jours comme un gosse. Et depuis je suis comme un fou. Que cette pochette est belle.


Tout est parfait dans cet album ; le nombre de pistes (10), sa durée (45 minutes) ainsi que l'équilibre des morceaux sur les deux faces, la qualité sans faille des chansons, tant dans les textes que dans la composition ET le son si particulier de Painkiller (l'album). Les non musiciens doivent savoir que Glenn Tipton (le lead guitarist) utilise énormément les harmoniques dans au moins la moitié des titres. C'est la toute 1ère fois que Judas Priest use à ce niveau les harmoniques pincées. A ma connaissance, c'est également la 1ère fois que j'entends ce genre de technique (utilisée à moult reprises) de guitare sur un seul album. Je le précise car il faut savoir que c'est LE son de cet opus ("Painkiller", "Leather Rebel", "Night Crawler", "One Shot at Glory" ...pour ne citer que ces morceaux). Maintenant vous savez. Certains se sont sans doute posés la question quand ils ont entendu ces riffs de guitare si "particuliers", ce son si métallique et "pincé" justement. Eh bien ce sont les harmoniques.


On rentre dans un monde très technique avec Painkiller, du moins côté guitare(s). Combien se sont cassés les dents en voulant copier Tipton à la gratte ! Impossible en fait. Quand vous lisez les partitions ne serait-ce que du titre éponyme, vous avez peur car c'est ultra compliqué. Toutes les techniques de guitare sont utilisées quasiment. Harmoniques, tapping, bend & pull, hammer, sweeping, shredding, palm muting etc etc etc. Un vrai festival.


Et justement. Le contenu est un festival, un tourbillon sonore, des volutes incessantes, entêtantes, enivrantes, déroutantes. Dès le titre introducteur, on est de suite mis dans le (grand) bain de ce que sera la suite ; à savoir un tsunami instrumentalo-vocal. Le mariage est parfait. Moi qui pensais que Painkiller (le morceau) était incomparable, eh bien je me suis (un peu) trompé CAR après plusieurs écoutes de l'album je peux clairement dire que "Night Crawler" est la tuerie ici. J'ai été soufflé. Littéralement par cette chanson. C'est LE morceau heavy metal par excellence. Tout y est. Tous les ingrédients : la rythmique, la voix, les lyrics, le bpm, les montées/descentes de guitare, la batterie tantôt galopante, tantôt ralentissante pour mieux...galoper. Avec "One Shot at Glory", il condense et symbolise ce que le Heavy doit être.


Le Priest signe au tournant des années 80/90 une masterpiece qui est selon moi, inégalée...et ne le sera évidemment jamais. Certes il existe une sacrée fournée de supers albums heavy metal (je ne dis pas le contraire) MAIS Painkiller a été, est ET restera la comète intouchable dans le domaine.


La fin des années 90 commencent le 3 septembre...1990.

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le 14 févr. 2013

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lehibououzbek

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