Permanent Vacation fût une sorte de renaissance pour Aerosmith, légende des années 70 qui avait plus difficilement géré celles des années 80's.
L'album pose les bases des deux albums studio suivants, Pump et Get a grip, points d'orgue d'une seconde partie de carrière qui verra le groupe renouer avec le succès publique et critique.
La base des compositions est la même depuis le début : un mélange de blues, de hard rock, de soul, de boogie et autres influences "countrysantes", qui a une saveur inédite grâce au touché virtuose de Joe Perry et à la voix inimitable de Steven Tyler.
Mais si je devais définir ce qui différencie Permanent Vacation des premiers méfaits d'Aerosmith que je connais (Rocks et l'excellent Toys in the attic), c'est sa dimension spectaculaire : le groupe ne lésine pas sur les moyens pour en foutre plein la vue (ou les oreilles) à l'auditeur. Il y a pas mal de parties de cuivres (très inspirées et qui donnent une vraie chaleur aux morceaux), la production et le mix sont surgonflés, et on hésite pas à faire appel à des collaborateurs extérieurs pour alimenter le monstre à pondre des à tubes qu'est devenu Aerosmith. Si on aime ce genre de machines bien huilées, c'est difficile de ne pas dodeliner de la tête sur les nombreux hits de l'album (Rag doll, Dude (looks like a lady), Permanent vacation…). Par contre, certains titres manquent forcément un peu d'âme (sur les deux premiers, le groupe ne force pas son talent) ou sont même carrément infects à force de vouloir plaire au plus grand nombre : à ce titre Angel, est un très bon exemple de ce qu'Aerosmith peut faire de pire lorsqu'il se force à vouloir écrire la ballade du siècle dans chacun de ses albums.