Pretenders
6.9
Pretenders

Album de The Pretenders (1980)

PLAY THIS ALBUM LOUD. C’est ça qu’il ya d’écrit derrière la pochette. Retour en 1979. Riff nerveux, électrique chauffés à bain d’huile de friture, chanteuse rageuse et précieuse en même temps. L’éternel féminin leader d’un groupe punk-rock. On en a rêvé, Chrissie Hynde, elle l’a fait. Precious… disent les chœurs. Maigrelet les chœurs. Ils s’évanouissent dans le fond du studio. Pre… Elle répond :… cious. Chaud et vif, tempo au galop comme pour nous réveiller, Un son « sale » juste ce qu’il faut. La batterie lourde comme un conteneur, on sait où on est tombé, ça va être du lourd. Precious. Pas mal pour commencer.
The Phone Call. Riff simple et punk à mort. Ça marche à merveille parce que ça sait rester simple et rageux en même temps. On est bousculé par le riff, et pas loin le clavier apporte une touche de couleur. La chanteuse parle au téléphone, puis elle raccroche au nez et de l’auditeur et de son interlocuteur. Tut…tut…tut… morceau court qui tourne court.
Up The Neck. Ballade, en medium tempo. Il s’accorde à merveille avec la voix de Chrissie ces ballades, un mélange de chanté-parlé, un genre de spoken-word punk, un mix, et la guitare bien dressée qui n’en fait pas des tonnes, juste ce que demande la voix. Répétitif comme un bruit de bottes pleines de boue qui s’évanouit dans une nuit punk. Tattooed Love. La guitare se permet quelques petites excentricités, et la batterie elle, acrobate du binaire, très à l’aise se lance sur le dance floor. Rockabilly pour danser à tue-tête en remuant la tête. Hurle si ça te fait plaisir !
« OOh ! » fait Chrissie. Et ça finit sans finit sans prévenir comme d’hab… c’est punk. Space Invader. Je me demandais pourquoi on dit que c’est album est New Wave. Certaines sonorités le sont. Cet instrument, celui que j’entends là en ce moment me fait penser à Moroder, et aussi la basse en boucle ; avec un motif répétitif. Et avec ce feu à la guitare, une vraie fusée au décollage ces guitares. Quelques touches de synthé pour donner un genre, punk colorée ? Le clavier il est là, mais on sent bien qu’on lui a demandé de s’écraser, et de ne pas faire de la concurrence aux six cordes électriques. Punk. The Wait. Et pendant que miss Hynde nous jette son histoire à la figure, les guitares ne peuvent s’empêcher de gueuler. Et ça part toujours en fanfare. Stop-encore. Et ça repart encore plus fort. Un son « agressif » juste ce qu’il faut. Ça crache sans querelle et c’est traversé par du haut voltage.
Stop Your Sobbing. Reprise. Petite concession aux yé-yé. Très : Yeah ! Yeah ! Elle le dit elle-même dans la chanson, avec les filles derrière la vitre qui minaudent les choeurs, et les guitares acoustiques cette fois qui adoucissent le tempo, donnent le groove. Kid. Chanson pour les filles diront certains. Qui rappelle la fin de l’insouciance, et avec un brin de nostalgie juste ce qu’il faut pour nous avoir tout comme il faut. Par contre c’est sûr que c’est pas une minette qui chante. Elle a une sacrée assurance, c’est pour ça que ça fonctionne, ça sent le vécu. Et retransmettre avec autant d’aisance ce vécu, se sentiment de perte de soi, c’est du talent.
????... que fait Grace Jones dans mon album de punk rock ? Private Life (?) Le célèbre reggae-disco popularisé par Grace, revu à la sauce punk-rock-reggae. Bonne reprise mais je préfère l’original. Un reggae dans mon début album des Pretenders, c’est plus qu’original, c’est complètement inattendu ça. Avec la basse syncopée gonflée aux stéroïdes, le rythme nonchalant, et qui s’arrête sans prévenir, (pour ne pas changer). Mais passons aux choses sérieuses. Voilà :
Brass In Pocket. Tube inusable. Il est passé tellement à la radio que tout le monde le connaît, même si on n’y connaît rien aux Pretenders. Il va rappeler des souvenirs à certains sans même le vouloir. Depuis 1979 il passe et repasse. Merde ! Ce morceau a 42 ans ? Il ne prend même pas une ride d’expression. Á la fois triste, sexy, et plein d’une joie qui demande à vivre la vie à pleines dents, comme le début des années 80. Il remue des sentiments contraires et avec bonheur. Je l’écouterais toute la journée ce morceau, un peu comme nous tous. Il est si léger comme une bulle de savon qui ne s’éclate jamais, c’est peut-être ça qui nous séduit tant. L’alchimie a fonctionné, pourtant c’était loin d’être le préféré du groupe, et Chrissie elle-même avoue qu’elle en a marre d’entendre ce morceau, et qu’elle ne l’aimait pas du tout au départ. Et il est devenu l’un de leur plus grand succès. Comme quoi…
Lovers Of Today. Comme pour calmer le jeu, faire le ménage dans sa tête, dans sa vie Chrissie se confie. On reste en retrait pour laisser la dame s’exprimer. Elle a une déclaration à faire. Le tempo s’est ralenti pour qu’on fasse encore plus attention au message, jusqu’à la reprise en crescendo. PLAY THIS ALBUM LOUD. On n’entend plus que du BrUiT… « I try to talk to you, baby » dit-elle. La friction entre la vois de velours rêche et le feu des guitares électrifiés fait mouche. Ça envoie partout. Yeahh !! Mystery Achievement :
Power chords, tout en puissance. Le rock reprend ses droits. Simple mais terriblement efficace dans ton ventre. Avec le solo qui va avec, bien LOURD à écouter FORT. Everyday… Everyday…j’aime mon début album de Chrissie et de ses Pretenders. Inégal par moments, tout en force et absolument sincère, c’est un bon début. Á part cette faute de goût, ce reggae, franchement… Private Life.
PS : Apres vérification, je rectifie un truc sinon je risque de me faire attraper et pendre par les c …lles par tous les puristes, les spécialistes, (ceux qui ne font jamais d’erreur). Donc Private Life est bien un morceau des Pretenders, et non de Grace Jones qui en a fait une superbe reprise. Et oui ! J’ai été aussi surpris que certains d’entre vous de l’apprendre. Par contre il est évident que la reprise est supérieure à l’original, d’où la méprise.

Angie_Eklespri
7
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le 29 juin 2021

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