ROADS, Vol. 1
6.9
ROADS, Vol. 1

Album de Thylacine (2019)

Ayé, me décide enfin à écrire une petite note, ici, en espérant qu'elle soit à la hauteur de l'oeuvre! Quelle difficulté de parler de Roads, Vol. 1; quand le 1er album "Transsiberian" était déjà époustouflant et prometteur de grandes prouesses artistiques! Et c'est donc après le train de Russie, que Roads emmène Thylacine, en Argentine donc, comme un chercheur d'or, poussé vers la ruée ! Sauf qu'il nous ramène de ces expéditions des kyrielles de morceaux de musiques tous plus originaux les uns que les autres, où s’entremêlent le voyage et la découverte, sur fond de musique électronique et "musique du monde". Difficile donc de classifier Thylacine, sinon peut être qu'il est une sorte de petit prince de la "french touch" mêlant avec finesse des thématiques très chères au coeur de notre époque, comme le goût du voyage et l'exploration et de l'autre côté, l'avènement et la démocratisation de la musique indépendante et électronique. Tombant au bon moment, (en 2015 avec Transsiberian) et ayant eu une formation aux beaux arts, thylacine pourrait tomber des nues mais il appartient bien à son époque : c'est d'ailleurs pour cela que tous ses concerts sont pleins, et qu'il est largement apprécié. Les clips et l'esthétique générale est polie et très recherchée, on sent que l'artiste prends un certain plaisir à travailler dessus, pourtant, quand les albums parlent autant on pourrait presque se passer de l'image! Il suffit de voir le travail soigné sur le clip du morceau "Condor" ( https://youtu.be/ARqhTBx1OLM) ou tout simplement la série de 11 vidéos sur ses étapes du voyage à bord du Transsibérian (sur youtube : https://www.youtube.com/watch?v=KM4rE5SL3TM&list=PLKCvAZ6tL4A8S7plxftaE7_jUHEjmT4E9) que sa musique traverse une multitude d'"Arts" actuels.
J'écoute de la musique électronique depuis 2010, et avec l'album d'un petit groupe "Berry Weight" et son "music for imaginery music", Roads & Transsibérian se classe en tête de tous les meilleurs albums écoutés jusqu'à aujourd"hui. Cela créer une sorte de frustration et d'attente permanente chez l'auditeur qui- toujours en quête de nouveaux voyages intérieurs- se trouve parfois dans l’expectative à ne pas pouvoir assister aux concerts ou attendre les prochains albums par exemple. Comme Berry Weight, dont l'activité après leur 1er album à littéralement cessé. Thylacine est disons le, un génie de son époque qui pourrait bien ternir le son de certain noms reconnus dans le domaine. Certaines de ses musiques disponibles sur youtube frôlent encore avec le million de vue, et c'est pourtant tout ce qu'il mérite! On attends encore beaucoup de chose de ses créations car on sait que champ des possibles est à sa portée : il excellerait dans des featurings avec des grands noms de la musique pop, ou alors il pourrait faire des musiques indiennes le nouvel hymne national : en fait on va toujours de surprise en surprise! Ecoutez "Piany Pianino", et vous verrez que Thylacine arrive sur un piano "bourré" (il faut comprendre "joueur de fausses notes" si j'ai bien suivi) à vous faire un son qui sors de tous les codes établis et qui est absolument hors norme ! Surtout lors du concert à la Cigale, le pianiste était littéralement possédé par ce piano bourré! Mais s'il suffisait juste de parler de ce piano, ça irait... non... Thylacine va chercher encore plus loin : en Russie toujours, il capture avec ses micros des polyphonies d'une sensualité magique à en faire rougir nos oreilles, il rentre dans des vieilles églises et enregistre "Belobezvodnoe" : c'est littéralement là où les chants se perdent que thylacine récupère l'or qu'on croyait perdu a tout jamais! Mais comme si ça ne suffisait pas, il s'amuse aussi à faire chanter les "clac-clac" pénibles d'un train et à ambiancer des salles de concert avec ce sample du transsibérian! Voilà un peu le pot-pourri, enfin.. le bouquet final devrais je dire! Un artiste inspirant parce qu'inspiré!
Quand à Roads vol 1, c'est l'album où je trouve qu'il s'est le plus amusé : tous les morceaux sont plein de "bonnes vibes" et de fraîcheur qui suinte les Amériques du Sud, guitare et voix féminine envoûtante, il arrive encore une fois à nous surprendre en ramenant pourtant tout des instruments rythmés d'Argentine. J'ignore encore quelles seront les prochaines destinations de ce Tom Sawyer moderne, mais avec autant de richesse sur le premier volet de la route, on a encore largement de quoi se consoler; puisque je sais très bien que tous ses fans ont au moins écouter tous les morceaux de l'album en boucle... Si j'avais juste une chose à relever afin de ne pas finir groupie amourachée (lol!) tous ces albums ne contiennent chacun que 10 "tracks" : ca fait que l'on ne connait Thylacine qu'a travers 20 morceaux; alors oui dans cette perspective on attends plus que tout la suite des événements. Enfin, soyons tolérant le cher William (de son vrai prénom) n'a eu que 3 ou 4 mois pour voyager en Argentine et seulement 15 jours a bord du Transsibérian, on se doute forcément qu'en composant "sur le tas" on allait pas avoir 4h de musique non stop!
Je ne sais pas si j'ai exprimé tout ce que je souhaitais, mais il me semblait essentiel d'en parler, afin que les auditeurs qui ne connaissent rien a ce monsieur, puisse passer un moment unique! Cela étant dit, je m'en vais réecouter "Chaman" ! :)

aechoes
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le 10 juin 2019

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