La nostalgie des années 80 fait des ravages, surtout chez ceux qui ont eu la chance de ne pas les vivre, ces tristes années de mauvais goût et de vulgarité. Sans doute est-ce aujourd'hui plus rassurant de s'inventer un passé imaginaire que de créer un futur chaque jour plus effrayant. "Les" Daft Punk, fatigués sans doute de vouloir imaginer les sons possibles d'un avenir robotique qui n'en finit pas de ne pas arriver, reviennent avec ce très beau "RAM" à une dance music archétypale, organique, humaine, forcément mélancolique. Du coup, au delà de notre émerveillement un peu amnésique devant le son "rond" de la basse ou la puissance des percussions "humaines", le plus beau ici est la tristesse de certains morceaux, le sentiment d'humanité blessée mais triomphante qui se dégage d'un disque qui célèbre avec une allégresse magnifique les bricolages de Georgio Moroder, avant de ressusciter- pour notre plus profond plaisir - le fantôme d'un paradis perdu nommé Paul Williams. Ces immenses moments-là excusent largement un album largement trop long, qui s'égare parfois dans une musique plus anecdotique : "RAM" transcende la simple nostalgie, l'hommage aux pionniers de la dance music, et s'impose comme l'un des albums majeurs de 2013. [Critique écrite en 2013]

EricDebarnot
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le 6 sept. 2013

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Eric BBYoda

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