Tomber sous le charme d'un album, c'est toujours un moment particulier que je savoure goulûment. C'est une chute dans une musique qui prend aux tripes. L'écoute - en boucle plusieurs jours durant - remue instinctivement, rien n'est disséqué et, passé cette phase, je sais que j'y reviendrai ponctuellement avec une joie intacte.


Red & Black Light m'est donc tombé dessus sans crier gare (plus précisément en découvrant le clip de sa reprise de Run the world (Girls) concluant l'album, à voir pour l'exercice dystopique introductif). Il constitue la face d'un projet de deux albums parallèles rendant hommage aux femmes et à leur nécessaire mise en avant dans le monde actuel. Si l'opus Kalthoum s'inscrit dans une approche Jazz en différents mouvements assez familière de l'univers pourtant étendu et versatile d'Ibrahim Maalouf, Red & Black Light s'aventure lui dans un monde où le jazz fusionne avec le rock, en sus d'une touche de funk et d'électro, sans oublier l'héritage oriental que sa trompette à quatre pistons sait si bien retranscrire.


Le tout donne un résultat presque pop, parfois irrésistiblement dansant (à ce niveau, le titre Essentielles, explosif et incantatoire, en est le meilleur exemple). Il y a une fougue qui n'a rien de bravache dans l'écriture d'Ibrahim Maalouf, chaque titre étant un petit bijou d'exigence dans sa mise en scène sonore, le placement et l'entrelacement des instrumentistes égrenant les mélodies & rythmiques composées.


Accessible, séducteur et ambitieux, Red & Black Light n'expose son flanc qu'à la critique sévère qui voudrait compartimenter les genres. Hormis cela, ce ne sera qu'une question de feeling pour tomber ou non sous le charme.

Hypérion
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 17 déc. 2015

Critique lue 914 fois

22 j'aime

4 commentaires

Hypérion

Écrit par

Critique lue 914 fois

22
4

D'autres avis sur Red & Black Light

Red & Black Light
Gwenaël_Carbon
9

Teintes du monde

Red & Black Light nous propose un voyage instrumental esthétiquement varié oscillant entre jazz, pop et musique électronique. Ibrahim Maalouf a su trouver l’équilibre entre des instrumentations...

le 6 oct. 2015

8 j'aime

Red & Black Light
ClémentThouvenin
9

Maalouf serait-il passé du côté pop ?

Ibrahim Maalouf a enregistré en septembre deux albums, qu'il a dédié aux femmes. De ces deux nouvelles productions, Red & Black Light surprend par sa modernité : d'une esthétique plus...

le 2 déc. 2015

2 j'aime

Red & Black Light
BenoitRichard
8

Georges Jouvin

Le trompettiste libanais mélange les genres et nourrit son jazz d’electro, de rock de soul, de funk, de musique orientale ou slave dans une farandole de titres aussi rythmés que variés parmi lesquels...

le 1 nov. 2015

2 j'aime

Du même critique

Princesse Mononoké
Hypérion
10

Un Miyazaki terrestre et mélancolique

Princesse Mononoké est un film à part dans la carrière de Miyazaki, une étape autant qu'une sorte de testament de son art. C'est peut être ce qui en fait l'un de ces films les plus adulés parmi ses...

le 15 juin 2011

476 j'aime

80

Le Vent se lève
Hypérion
9

L'histoire d'un formidable égoïste

Le vent se lève, il faut tenter de vivre est définitivement un film à part dans la filmographie de Hayao Miyazaki, pour moult raisons que j'aurais bien du mal à évoquer de façon cohérente en un...

le 22 oct. 2013

423 j'aime

32

Kaamelott
Hypérion
9

Alexandre Astier, héros des temps télévisuels modernes

Alexandre Astier est remarquablement similaire à son personnage Arthur. Comme Arthur, il est responsable de tout (Roi du royaume / responsable scénario, musique, production, dialogues, direction,...

le 17 juil. 2011

366 j'aime

57