
On assistait progressivement à une chute du Eminem qu'on a pensé retrouver avec un Berzerk qui était en quelque sorte une copie de l'esprit Slim Shady, mais dont le rythme et la force en faisait un titre plus qu'acceptable, même si Rap God avait bluffé une grande partie de ses fans. Avec l'annonce d'un Revival, les espoirs étaient au plus haut !
La créativité est tellement au fond, les duos s’enchaînent et on peine à trouver la voix d'Eminem dans ce tas de pop dégueulasse aux pseudo nuances d'électro communes. Eminem c'est le guest, pas l'auteur. Ce n'est pas un album, c'est une compilation. Si avec Revival vous espériez un retour aux sources avec une situation aux US plus que propices à un rap violent, surtout suite aux réactions contre Trump de la part de Eminem lui-même, vous vous fourrez le doigt dans l’œil jusqu'aux portes de l'enfer. Adieu phrasé provocant et violent, adieu poésie urbaine et bonjour petites chansons mélancoliques pour ados frustrés. Rythmes pompés, on ne ferait presque plus le différence ici entre Sébastien Patoche et Eminem. Entre référence et plagiat, la différence est fine. Mais la douleur provoquée reste la même.
Eminem est réellement l'ombre de lui même. A peine présent sur son album qu'il partage avec la moitié des artistes populaires US, certains thèmes subsistent. Mais est-ce que cela suffit pour faire du Eminem ? Non. Cela suffit-il pour défendre cet album ? Encore moins. Tu as beau avoir les thèmes, le traitement, le manière de créer et le résultat selon le degré fait une qualité à l'oeuvre. Et cet album commet d'horribles erreurs réellement impardonnables. Entre mélancolie, rap sur une basse, Eminem tente de faire du Eminem et cale quelques références de comics peu subtiles et des "vagina" et "bitch" ou encore "mothafacka" à gauche à droite. Comme toute chose, à l'excès, l'effet n'est plus. Et trop vouloir faire du Eminem, Slim Shady s'est tué à coups de collaborations dans cet album.
Revival est un sale foutage de gueule. Le respect se perd, le rap avec.