Roots
7.9
Roots

Album de Saor (2013)

Depuis mon année en Nouvelle-Zélande, je n'écoute plus la musique de la même façon. Les nombreuses rencontres comme les moments de dialogue avec moi-même, le rythme de vie tantôt rapide, tantôt plus calme, m'ont amené à relativiser beaucoup de choses.


Je me suis mis à écouter un nombre plus réduit d'albums, mais avec beaucoup plus d'attention, en partie parce que c'était beaucoup plus difficile de me procurer des albums, mais aussi parce que certains collaient beaucoup mieux à l'instant présent. J'ai relativisé le besoin que j'avais auparavant de découvrir toujours plus. C'est comme ça que Soundtracks For the Blind s'est retrouvé associé à la route entre Cromwell et Dunedin, ou bien Shadows of the Dying Sun à celle du Mont Cook.


Je ne dis pas forcément que c'est mieux qu'avant : le "binge-listening" précédent m'a fait découvrir des œuvres incroyables et m'a beaucoup ouvert l'esprit à des genres nouveaux. Simplement je ne prenais pas toujours le temps de profiter de ces découvertes.


Bref désolé si vous vous en foutez, mais j'avais besoin de l'écrire quelque part. Toujours est-il que le genre qui se prête le mieux à ce type d'écoute contemplative, c'est le black metal atmosphérique. Je saurais pas trop expliquer ce qui fait exactement que deux qualificatifs aussi antinomiques produisent une synergie aussi remarquable, ou en tout cas ça mériterait bien plus que ce billet. Quelque part, c'est la beauté de la tempête, la majesté des éléments déchaînés, mais aussi l’œil du cyclone.


Un bon album de black atmo tient à peu de choses, des recettes qui fonctionnent si elles sont bien dosées mais peuvent s'avérer désastreuses si elles s'entendent trop. Des build up pour amener la tension, un son saturé sur lequel se pose une mélodie d'un autre temps et souvent un petit élément qui va donner son identité à l'album.


Avec Saor (qui s'appelait auparavant Àrsaidh) c'est l’Écosse qui s'invite au menu : flutes, violons mais surtout cornemuses occupent une place centrale dans cet album. Et putain jamais une cornemuse n'aura été aussi classe. La voix est inhabituellement rauque et gutturale pour du black metal, comme travaillée par le vent qui, là-bas, fait ployer même les arbres.


Roots est un album plutôt exigeant pour le genre, qui ne se livre pas vraiment au premier contact. Mais après plusieurs écoutes s'en ressort quelque chose de très fort, on oublie tout le travail effectué sur l'album pour en venir à un sentiment diffus mais bien réel d'évocation de temps archaïques, un voyage vers les highlands dévastés par les éléments*.


Je sais que c'est assez maigre comme critique au final (j'avoue je l'ai écrite juste pour le titre), mais c'est assez difficile de poser des mots sur cet album, tout ce que je peux vous dire c'est de l'écouter, si possible plusieurs fois !


*Là où les ancêtres, de géants guerriers celtes, après de grandes batailles se sont imposées en maîtres.

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le 25 mars 2017

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Nordkapp

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