L'homme machine

Poétique, puissant, travaillé dans le détail, Woodkid n'a pas fait pas fait dans la dentelle pour son album tant attendu S16. Le nom nous indique l'ambiance, S16 renvoyant au symbole du soufre, on peut penser que les sonorités nous rappellerons les usines, l'industrie, comme nous l'a laissé présager le clip de Goliath. Un album très mécanique, caractérisé par un usage permanent et majoritaire de percussions métalliques et de cuivres.

La production de l'album est particulièrement bien soignée, et les compositions mêlant l'épique d'une musique de film à la délicatesse et la mélancolie, laissent entrevoir tout un panel d'émotion. Woodkid se dévoile, c'est un album très sentimental et une vision très épurée des sentiments humains. Le compositeur lui même explique que cet album est représentatif de son vécu des 7 dernières années, des soucis d'homophobie qu'il a vécu, de son travail dans des milieux différents (notamment la mode avec Louis Vuitton).

Cependant il faut nuancer, le problème de S16 est que les morceaux suivent souvent une même base et on sent une certaine répétition. Woodkid est un peu trop présent au niveau du chant, la ou des moments ne laissant que la mélodie aurait apporté une émotion toute autre. Mais ces détails n'engagent que moi et S16 reste à mon gout l'un des meilleurs albums de l'année, un symbole de la froideur et des discontinuité qui l'ont traversé mais qui a laissé un domaine d'expression artistique indéniable.