Sabotage
7.4
Sabotage

Album de Black Sabbath (1975)

"Je recherche le trou dans le ciel..."

Après quelques frayeurs vite chassées par l'album précédent, celui-ci est attendu avec confiance et impatience. Le groupe tourne toujours, quelques tensions sont apparues, mais pour le moment, rien de rédhibitoire. Et pourtant, il y aura par-ci par-là de quoi trembler pour le futur.
Tout démarre sur les chapeaux de roues avec "Hole In The Sky" et "Symptom Of The Universe", ce dernier ayant la meilleure introduction du groupe depuis un bail, le titre aurait pu être un véritable bijou intemporel sans cette fin certes mélodique, mais arrivant comme un cheveu sur la soupe dès les 4min25. A croire qu'ils ne savaient pas comment finir la chanson, donc ils ont improvisé durant 2 minutes. Certes, c'est plutôt sympa, mais cela n'a rien à voir avec le début du morceau. De ce fait, il retombe comme un soufflé. Frustrant.
"Megalomania" est d'une lenteur hypnotique, l'effet sur la voix d'Ozzy est bienvenue et l'ensemble aurait pu être vu comme un petit frère de "Planet Caravan", surtout instrumentalement parlant. On voit que le groupe veut évoluer sans renier ses origines, et ça fait plaisir.
"The Thrill Of It All" est un bon morceau méséstimé mais pourtant tellement efficace. Je vous défie de l'écouter sans avoir envie de taper du pied. C'est loin de la lourdeur habituelle du groupe, mais c'est malgré tout une bonne surprise.
L'instrumental réglementaire arrive donc en 6ème position. Ce ne sera pas le plus mémorable, bien que ses chœurs soient une bonne idée pour rajouter de l'atmosphère mystique à la chose. On ne s'étonnerait pas de le retrouver dans la bande originale d'un film fantastique, par exemple.
"Am I Going Insane" et "The Writ" clôturent cette cuvée '75 du Sab. Et au final, qu'en dire ? Le premier se laisse volontiers chanter et le second n'est pas franchement mémorable. Sympathique morceau de rock, mais certainement pas monument du metal. On sent que le groupe aimerait élargir son auditoire, au risque de lasser ses fans de la première heure. Eternel dilemme et passage obligé du groupe de musique, le cul entre deux chaises, tiraillé entre l'envie de popularité et celle de fidéliser.

Shubby
6
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le 23 oct. 2016

Critique lue 589 fois

Shubby

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