Quand on est un animé exceptionnel, à la décadence graphique folle et aux questionnements existentiels il est tout à fait normal et c'est un devoir d'être accompagné par une bande originale tout aussi existentielle.


C'est d'abord tout en retenu que cette bande appose l'atmosphère prédominante et débraillée de l'animé, d'une guitare acoustique à l'accent folk aussitôt désamorcée par une guitare à l'overdrive brut le tout sur un rythme à l'égalité constante.


Puis l'ambiance se fait dansante et rugueuse, la basse répète inlassablement le même rythme hypnotique quand la guitare électrique alterne entre la sobriété où elle suit la mélodie principale sans broncher et la décadence, n'en faisant qu'à sa tête et criant de douleur ou de joie. C'est à vous de voir.


On se repose sur un beat tout ce qu'il y a de plus classique, la guitare acoustique du premier morceau revient et compte bien reprendre le premier rôle qu'elle s'est faite chipé dans l'introduction.


Puis oppressante et relaxante, tout en contraste le tout devient ambiant, on se laisse transporter. On laisse le vent nous pousser.


Pour finalement imploser et laisser les guitares exploser, déversant toutes les deux un flots qui paraît infini, une explosion interne dont les reflux se propagent à une vitesse folle.


On se la joue jazzy après tant de hargne, laissez-vous emportez par le rythme dansant du synthé, de la batterie qui fait tout le boulot. Une petite guitare aux effets funky vous laisse traverser tranquillement le boulevard vers la prochaine piste.


Piano mécanique et batterie discrète fera doucement monter la pression jusqu'à l'apparition du saxophone rédempteur, à peine vous a-t-il laissé respirer qu'il a prit la fuite. Mais ce n'est rien, il reviendra aussi vite qu'il est parti, il repartira aussi vite qu'il est revenu. Le tout se fait finalement dissonant et vous entraîne vers quelque chose de plus calme.


Accalmie dévorante à la réverbération interminable, la guitare clean prend son temps mais inlassablement vous avale tout entier. Le synthé aux ambiances zen s'occuperont du reste.


Une petite chanson folk au slide histoire de vous faire sortir de cet état de torpeur dans lequel la piste précédente vous a fait tomber.


Il semble bien que ce soit la fin cette fois, c'est le morceau du générique de fin que vous entendez.


En fait non, une petite ballade ça vous dit ? Et une balade ? C'est joli, c'est simple et la guitare électrique autrefois rugueuse se fait mélodique et douce sur un solo tout ce qu'il y a de plus harmonieux.


Mais revoilà le morceau d'introduction, du moins une petite partie. Vous avez vraiment cru vous en sortir aussi facilement ?


C'est la fin, votre tête est embrumée, votre tête est enrhumée, votre tête est en train de dégueuler. Vous essayez de recoller les morceaux, en fait le morceau, celui de l'introduction mais vous glissez et tirez sans le vouloir sur la corde sensible. Bain de cris dans votre tête, le vent est froid, la guitare électrique est froide, les hallucinations sont froides. Votre tête est encore embrumée.


Vous n'avez peut-être plus rien, c'est le vide mais une douce mélodie se fait sentir. Elle se joue encore et encore comme si dans ce cycle sans fin elle se jouait de vous, vous voilà l'air hébété. Vous n'avez pas encore compris mais à ce moment tout est vraiment fini.


Retenterez-vous l'expérience ?

Melvere
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 19 avr. 2016

Critique lue 173 fois

2 j'aime

Melvere

Écrit par

Critique lue 173 fois

2

Du même critique

The End of Evangelion (OST)
Melvere
8

Trumbling Down, Letting Me Down

Pour la bande originale du film éponyme Shirō Sagisu est à nouveau à l’œuvre et autant le dire tout de suite, les fans de la série ne seront pas vraiment dépaysés. C'est sous une tempête de violons,...

le 26 sept. 2015

6 j'aime

Des nouilles aux haricots noirs
Melvere
8

Une bonne faim

C'est avec ce Castaway on the Moon que je me lance dans la découverte du cinéma coréen, et que dire à part que ça commence très fort. Sorte de "Robinson Crusoé" pour l'île déserte qui pourtant se...

le 27 août 2016

5 j'aime

2

School-Live!
Melvere
7

Split of Life

Gakkou Gurashi ! (ou School-Live !) est un animé diffusé en 2015 adapté du manga du même nom. Alors oui cette « critique » contient un léger spoiler, uniquement si vous n'avez pas vu...

le 15 déc. 2015

5 j'aime