Seventeen Seconds
7.8
Seventeen Seconds

Album de The Cure (1980)

Seventeen Seconds est un chef d'oeuvre.
Dans le top cinq de mes albums préférés de toute l'histoire du rock.
Ce deuxième album officiel du groupe est en tout point intemporel et inégalé.
Il est le premier de la trilogie Seventeen Seconds / Faith / Pornographie qui va installer Cure dans une tradition "gothique" et dépressive. Outre le look de Robert Smith qui servira de modèle a ses fans de plus en plus nombreux, la musique prend au fil de ces trois albums une noirceur qui portera les musiciens au bord de l'implosion. Le groupe et en particulier Smith donnera très vite une couleur artistique beaucoup plus "pop" à ses compositions.
Mais lors de la sortie de cet album on est très loin de cette impasse. Le premier disque (sans nom mais reconnaissable avec son horrible frigidaire rose) a donné l'image d'une "new wave" moderne, avec des compos originales sans lien entre elles et qui sortent souvent du cadre couplet refrain. Un bon premier album mais qui ne laissait en rien anticiper du chef d'oeuvre à venir.
Seventen Seconds, lui est totalement "compact et entier". Le disque n'est en rien un concept album, mais il forme un tout.
Le premier mot qui vient à l'esprit est "minimaliste".
Il est court, très court (à peine plus d'une demi heure).
Si vous cherchez de l'emphase, de la surproduction, des morceaux de 10 minutes, des choeurs et des cuivres vous n'êtes pas au bon endroit.
Ce qui frappe, au contraire, c'est cette unité sonore, compacte, hypnotique et répétitive. La section rythmique, classique, se base sur une batterie qui pourrait être une boite à rythme et des lignes de basse mélodiques au son chaud et clair. Les guitares sont cristallines, aériennes avec juste ce qu'il faut de reverb pour leur donner cette épaisseur unique si caractéristique du son de Cure et parfois de New Order. Le synthè peu présent n'est là que pour souligner quelques mélodies basiques sur quelques notes.
Et bien sur, il y a la voix de Robert Smith, elle semble comme étouffée, en retrait mais elle plane au dessus des chansons.
Ce son si étrange, si particulier, si étouffant, Smith expliquait qu'il l'avait trouvé en enregistrant sciemment des pistes "à blanc" sur l'ensemble des 16 ou 32 pistes disponibles.
Il est des albums qui sont dans la "hype", dans" l'air du temps". Seventeen Seconds n'est pas de ceux la, je me répète, il est complètement "hors du temps". Il n'est pas de son époque, il n'est tout simplement d'aucune époque.
C'est l'un des rares albums que je réécoute sans me lasser. Je reste toujours aussi fasciné par son unité, par le caractère épuré et essentiel de ses compositions. Play for Today, A Forest, M sont des classiques indémodables. Quand à Seventeen Seconds qui clôt l'album, c'est une pure merveille de simplicité. Trois accords qui s’enchaînent, des instruments qui apparaissent, qui se complètent et qui s'effacent dans l'évidence d'une plénitude artistique.

Un pur bonheur...

Marius13700
10
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Créée

le 25 mars 2019

Critique lue 135 fois

Marius13700

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