Silver and Gold
Silver and Gold

Album de A.S.A.P. (1989)

Durant l'année qui suit la tournée "Seventh Tour Of A Seventh Tour" d'Iron Maiden, le groupe se prend une année sabbatique pour souffler un peu, l'occasion pour Adrian Smith, un des deux guitaristes, de s'essayer à quelque chose d'autre. Il rappelle ses vieux potes d'Urchin avec qui il jouait dans ses jeunes années et tout ce beau monde commence à composer et à produire du matériel.


Et alors qu'on aurait pu s'attendre à une formule similaire à ce qu'il faisait avec Maiden - c'est à dire un heavy-metal épique avec des guitares-duets harmonisés, des envolées lyriques, avec un background conceptuel à base de batailles historiques, de fantômes, de rôdeurs ou d'illustres héros de l'antiquité - là il n'en est rien. On a affaire ici à du hard-rock à claviers, voire du glam rock, qui malgré tout s'inscrit complètement dans son époque, c'est juste que, venant d'un mec issu de la New Wave Of British Heavy Metal, on ne l'avait pas forcément vu venir. On est plus proche d'un Journey, d'un Boston ou voire même d'un Toto époque Farenheit/Seventh One, que d'un Saxon, d'un Judas Priest ou d'un Samson. Quelque chose qui a une sonorité beaucoup plus "américaine" que "britannique" en fin de compte, voire californienne.


Mais malgré tout ... Cet album surprend simplement par sa qualité, si on apprécie le Hard FM/Glam des années 80, ça va de soi. On a affaire à un line-up assez riche, 6 gaillards, 3 guitaristes dont Adrian Smith, qui s'avère être le chanteur principal. Et il faut reconnaître que sa voix colle mieux à un style comme celui-là qu'à un style heavy-épique, un peu à la Steve Lukather, la direction prise n'est donc pas incohérente.


Et les morceaux du coup, ça donne quoi? Sans être exceptionnels, ils sont tous très bons. Ils proposent tous une structure classique, "radio-isables" (sans pour autant avoir des durées trop courtes, on est en moyenne sur du 4-5 minutes), avec des refrains à plusieurs voix, la réverbération poussée à fond, y compris sur les claviers et sa panoplie de sonorités bien "cheesy", comme disent les anglophones. (et puis j'ai pas d'équivalent en français à vous proposer)


En fin de compte, cette musique est faite pour être jouée dans des stades remplis! Ce genre de production - et bien que ça fasse stéréotypé - bah c'est une musique de rock-star, faite pour fédérer, dans le sens où c'est une musique qui pourrait plaire à tous, on est pas loin de Bruce Springsteen sur cet aspect là. (d'ailleurs, certains ont un terme pour ce sous-genre, qu'ils appellent "Arena Rock", et c'est vrai c'est assez évocateur)


Le seul truc qu'on pourrait reprocher à cet album c'est un peu un manque d'originalité. C'est une formule qu'on connait, qu'on a déjà écoutée à travers beaucoup de groupes, mais c'est tellement efficace, tous les morceaux sont bons vraiment, même si l'album dans sa globalité aurait gagné à être plus diversifié, à cette exception on peut pas lui reprocher grand chose, il s'écoute tout seul, apporte de la fraîcheur, des couleurs, de la nostalgie et nous décroche un sourire rêveur sur nos actuelles tronches dépressives de covidés.


Avec l'ensemble de ces éléments on pourrait effectivement s'interroger pourquoi ce projet est tombé complètement dans l'oubli, qu'il n'a pas nécessairement marqué les esprits alors que tous les ingrédients étaient réunis pour avoir un disque typé blockbuster qui aurait du défoncer les charts du moment. Probablement à un manque de communication, et que le projet ne soit pas allé plus loin. Par conséquent, j'aimerai lui rendre un hommage à la hauteur de sa qualité. On peut aussi se faire la réflexion que la popularité d'une œuvre ne va pas forcément de pair avec sa qualité intrinsèque, et qu'évidemment, sans un petit coup de pousse du destin ou un travail de communication suffisant, le projet passe à côté et donne un coup d'épée dans l'eau. Et effectivement, c'est injuste, même si pour le cas d'Adrian Smith, la popularité il l'avait déjà avec Maiden, je ne parle donc pas ici d'un point de vue individuel.


Meilleurs moments: The Lion, You Could Be A King, After The Storm, Wishing Your Life Away, et les parties instrumentales, d'ambiance, et les intro en général.

lépagneul
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le 7 nov. 2020

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