Sistrionixtout

La première chose que l'on a envie de dire après avoir écouté un tel album c'est : par où commencer ?
On est là, encore scotché, et les mots viennent dans le désordre.

Deap Vally c'est un groupe de Los Angeles composé de deux jolies jeunes femmes, Lindsey à la guitare et au chant, Julie à la batterie et aux chœurs. Le cliché voudrait peut-être que vous vous imaginiez une musique "féminine", adjectif qui dans votre bouche serait similaire à "gracieux", "raffiné", "mélodieux". Il n'en est rien ! Deap Vally c'est aussi gracieux qu'un éléphant dans un magasin de porcelaine. Deap Vally détruit tout à coups de massue, avec un bon son de guitare ultra saturé, bien crasseux, qui ne requiert même pas la profondeur d'une basse tellement il est épais. Une sorte de garage rock à la White Stripes en plus granuleux... La furie du punk couplée à la lourdeur du blues.

Deux femmes donc, qui ont de quoi imposer le respect aux plus gros machos barbus, tout en conservant une attitude incroyablement sexy. La voix de Lindsey, qui déraille volontiers au fil de ce martelage mélodique d'une intensité folle, n'a pas le caractère rauque des grosses voix de bluesmen, mais n'a pourtant rien à leur envier. Elles nous invitent toutes deux à nous lâcher complètement, à entrer dans la danse de leur musique folle, obsédante et rocailleuse. C'est primitif, d'une subtilité proche de 0, direct, brutal, libérateur...

C'est qu'elles me font énormément penser aux Runaways menés par Joan Jett, et aux Riot grrrl, ce mouvement punk féministe contemporain du grunge représenté notamment par Hole (le groupe de Courtney Love), Babes in Toyland, Queen Adreena et Bikini Kill.

Un très bon album en somme, je leur souhaite de continuer dans cette voie, et à Lindsey, je lui souhaite de me rencontrer !!!

Gros coups de cœur pour "Baby I call Hell" et "Bad for my body", jetez-y une oreille, c'est grisant !