So
7.5
So

Album de Peter Gabriel (1986)

Après des débuts impeccables, on ne pouvait guère associer le nom de Peter Gabriel au concept de succès planétaire. Opposé à donner un nom à ses quatre premiers albums, Peter Gabriel senti qu’il était temps de changer ses habitude et se fendi d’un minimaliste So pour marquer son retour sur le devant de la scène. Galvanisé par ses expériences musicales internationales et ses multiples collaborations, le voici qui signe une poignée de titres rutilants, portés par une prodigieuse production qui enfoncera sans mal la plupart de ses collègues que les années 80 achèveront d’une ringardise franchement néfaste pour toute oreille qui se respecte.
Cette mission, Peter Gabriel l’accomplit en mort de faim. Si les précédents albums souffraient parfois de petites fringales, chaque morceau est ici à sa place : la rythmique envoûtante de Tony Levin sur « Red Rain », le très soul second degré de « Sledgehammer », l’artillerie lourde de « Big Time », le romantique « Here That Voice Again ». Ajoutons à ce bilan déjà très positif la délicatesse de « Mercy Street » (à couper le souffle) et l’angélique duo avec Kate Bush « Don’t Give Up » (sur les ravages du chômage). Hits en puissance, chaque titre semblent exploser ses propres frontières pour mieux partager. Le meilleur exemple se situe dans le festif « In Your Eyes », symbole de la création du label Real World et lancement sur la scène internationale de Youssou n’Dour. Preuve de l’engagement sans faille de l’homme et du musicien, « We Do What We’re Told (Milgram’s 37) » se réfère à une variante de l’expérience réalisée par le psychologue Stanley Milgram, qui visait à estimer à quel niveau d’obéissance peut aller un individu, où 37 personnes sur 40 participèrent par leur inaction à l'administration de décharges électriques maximales.
En élargissant son champ sonore, le rendant paradoxalement plus complexe et accessible à la fois, So devint une référence au vieillissement accessoire tant la magie opère toujours de la première mesure à la dernière. Pour achever le travail, Peter Gabriel arbitrera la partie d’une volée de vidéos novatrices (dont la plus connue reste « Sledgehammer » en collaboration avec les studios Aardman, futurs auteurs oscarisés de Wallace & Gromit) et ce goût prononcé, typiquement anglais, pour des textes soufflant à la fois le chaud et le froid. Chef d’œuvre.
AmarokMag
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le 14 déc. 2012

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