En 68, Neil Young a 23 ans, et n'est encore qu'un semi-débutant talentueux, mais incroyablement fragile, voire évanescent. Ce qu'on entend sur ce live, péniblement alourdi par les péroraisons assez niaises d'un Neil qui n'a pas encore ce méchant humour froid qui le caractérisera ensuite, c'est un presque post-adolescent qui naît au monde, qui a écrit des chansons encore assez pâlichonnes - mais nombreux sont ceux qui ont succombé et succombent encore à cette rêverie et l'évocation d'une certaine innocence enfantine -, et les interprète de manière un peu fade (ok, on peut dire hyper-sensible). En écoutant la version particulièrement insignifiante d'un "Last Trip to Tulsa" qui fut l'une des grandes incandescences psychédéliques de mes 15 ans, impossible de ne pas se dire que les années suivantes, qui vont transformer le (faux) agneau bêlant en loup dangereux, seront bien plus essentielles.
[Critique écrite en 2008]

EricDebarnot
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Promenade sur les traces d'un géant : Neil Young

Créée

le 3 déc. 2014

Critique lue 259 fois

1 j'aime

Eric BBYoda

Écrit par

Critique lue 259 fois

1

Du même critique

Les Misérables
EricDebarnot
7

Lâcheté et mensonges

Ce commentaire n'a pas pour ambition de juger des qualités cinématographiques du film de Ladj Ly, qui sont loin d'être négligeables : même si l'on peut tiquer devant un certain goût pour le...

le 29 nov. 2019

204 j'aime

150

1917
EricDebarnot
5

Le travelling de Kapo (slight return), et autres considérations...

Il y a longtemps que les questions morales liées à la pratique de l'Art Cinématographique, chères à Bazin ou à Rivette, ont été passées par pertes et profits par l'industrie du divertissement qui...

le 15 janv. 2020

190 j'aime

99

Je veux juste en finir
EricDebarnot
9

Scènes de la Vie Familiale

Cette chronique est basée sur ma propre interprétation du film de Charlie Kaufman, il est recommandé de ne pas la lire avant d'avoir vu le film, pour laisser à votre imagination et votre logique la...

le 15 sept. 2020

183 j'aime

25