Pour sa première bande originale de film, on aurait pu penser que Daft Punk irait intégrer des éléments orchestraux à sa musique électronique, mais le duo fait finalement plutôt l’inverse et accorde une place prépondérante aux instruments classiques. Le résultat ne ressemble donc pas tellement à ce que Daft Punk avait pu faire auparavant, mais il reste réussi, avec même quelques morceaux qui pourraient faire office de « tubes » – notamment « Derezzed » et le bel « End of Line ». Le tout s’écoute avec plaisir et intérêt, grâce à une ambiance qui vire souvent à l’épique, une grande partie des titres prenant la forme d’un crescendo (« The Grid », « Arena », « Rinzler », « Outlands », et bien d’autres encore), avec de temps en temps un martèlement assez oppressant, mais dans le bon sens du terme (« Rinzler », « The Game Has Changed », « Rectifier »). Tron Legacy pourrait d’ailleurs n’être qu’un seul morceau, scandé par les apparitions régulières de son thème principal assez emphatique, qui entre dans la tête dès sa première apparition sur « Overture ». C’est en tout cas un exercice appréciable de la part du duo, pas son album le plus marquant mais une œuvre digne d’intérêt et dépourvue d’aspérité – ce qui est une qualité autant qu’une tare.