Lorsque Alan Parsons et Eric Woolfson se rencontrent au studio Abbey Road, les deux ont déjà un petit peu d'expérience derrière eux. Le premier a été, entre autres, l'ingénieur du son pour les Beatles sur l'album "Abbey road" ou encore celui de Pink floyd sur "Atom heart mother" et surtout sur le cultissime "Dark side of the moon". Il a également était le producteur de Al Stewart ou de John Miles sur certains albums. D'un autre coté, le second a écrit de multiples chansons pour divers artistes comme Marianne Faithfull ou le groupe Herman's Hermits. Autant dire qu'il ne s'agissait pas des derniers des débutants dans leurs domaines.


Ils décident donc de combiner leurs talents afin de composer un concept album basé sur les nouvelles de Edgar Allan Poe, un écrivain que les deux hommes apprécient beaucoup. Cet album sort en 1976 et c'est un vrai succès critique.


"Tales of mystery and imagination", c'est l'exemple parfait de l'expérimentation musicale dans toute sa splendeur, du temps ou on pouvait encore tenter des choses. Il y a un peu de tout là-dedans, du progressif, du rock, du mélodique, du symphonique et cætera. L'ensemble rend superbement bien. On retrouve dès ce premier album ce qui sera l'une des marques de fabrique du groupe, les pièces instrumentales. Elles occupent une bonne moitié de l'album puisque l'adaptation de "The fall of the house of Usher" est divisée en 5 mouvements symbolisant différents passages marquant de la nouvelle, le tout durant plus de 16 minutes. L'autre instrumental étant le premier morceau "A dream within a dream".


Pour les morceaux chantés, aucun ne se ressemble, "The raven" alterne les passages rapides et plus lents, "The tell-tale heart" est un rock plutôt sombre, "The cask of amontillado" commence très doucement avant de s'emballer dans des parties musicales plus symphoniques tandis que "(The System Of) Doctor Tarr and Professor Fether" est un très bon morceau de rock progressif de 4 minutes, donc assez léger. Enfin "To one in paradise" est une bonne petite ballade très appréciable. Enfin, caractéristique qui mérite d'être soulignée, le groupe ne compte pas de chanteur principal. Les compositions sont réparties entre différents interprètes, ce qui ajoute un plus indéniable à l'écoute.


Un premier album superbe donc, d'autant plus qu'il n'est nullement nécessaire de connaitre l’œuvre de Poe pour l'apprécier, même si les connaisseurs entendront d'une autre oreille les chansons en essayant de les transposer aux nouvelles et poèmes. A noter pour finir que dans la réédition de 1987, Parsons a modifié ou rajouté plusieurs petites choses dont plusieurs parties narrées par Orson Welles himself. La grande classe.

TheNetoFox
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le 29 sept. 2014

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