Les beatles n'ont qu'à bien se tenir

Quatrième album des suédois les plus fous que le monde n'ait jamais porté, The Black and White Album prouve au monde entier, que sans rien renier de son côté punk, les Hives sont plus que jamais un groupe réformateur. Des accents alternatifs, un travail séduisant dans les arrangements de guitares, des compositions surprenantes et toujours une folle énergie pour ce qui est certainement l'album le plus aboutit du groupe qui chante la jeunesse.
The Hives reste un mélange sacré entre The Rolling Stones, The Stooges et The Ramones, le tout mixé à la sauce 2000 avec une brutalité et un chic qui n'a rien à envier à une horde de britannique imbibé d'alcool.

The Black and White Album, référence à peine voilée aux Beatles et à Metallica (eux-même faisant référence aux Beatles), sonne pour être le disque le plus marquant de la carrière du groupe tant on commence sur les chapeaux de roues avec Tick Tick Boom. Single absolu du groupe, est-il encore besoin de présenter un tel tube ?
Mais histoire de marquer l'essaie et de rassurer leurs fans, The Hives continuent avec Try it again, qui reste dans une formule proche de leurs anciens albums. Les guitares se répondent, le chant est porteur, séduisant, les transitions sont étonnantes, la batterie est d'une vitesse sans limite, bref, on est face à du bon Hives, du vrai, du pure mais aussi du dur.
On notera que tout en respectant la formule habituelle, c'est dans le mixage, un peu adoucit, et dans les arrangements à la guitare, que le groupe se renouvèle.
Les tubes de cet acabit ne manquent pas You got it all ... Wrong, le titre suivant suffit pour montrer cela. On notera les variations de son de guitares histoire de ne jamais ennuyer. On entendra l'influence évidente au niveau du chant de la pop-rock anglaise mixé au punk britannique et américain.
Un de mes titres préférés de l'ensemble de la carrière des Hives est Hey Little World, qui est vif, rapide, serré, agressif, puissant. C'est un combat de boxe que l'on nous impose, les droites pleuvent et les bonnes notes aussi. Répétitif, il n'en reste pas moins particulièrement marquant et séduisant et le chant est galvanisant.

Won't be Long reste dans cette veine de titre "normaux" tout en représentant bien les possibilités nouvelles du groupe. Martelant sur les refrains, tout doux sur les couplets. Les ensembles sont touchants, on est séduit par la qualité sonore et là aussi on retiendra le titre.
Return the Favour est amusant de par son titre tant il s'agit justement d'un retour assumé vers le passé, vers ce que les Hives faisaient ... Et font encore, même en légèrement différent. Et bien sur, écouter du Hives par les Hives, c'est toujours une faveur.
Square One Here I come est moins marquant, mais il a le don de faire attendre les refrains avec ce talent qu'on les Hives pour nous rendre impatient dans leurs propres morceaux.
Bigger Hole to Fill avec ce refrain sans concession surpuissant est une bonne façon de terminer l'album sur une note juste qui montre tout le talent qui sort de ce disque ... Et encore, je ne vous ais parlé que des titres conventionnels.

On retiendra le son lointain, ancien, de A Stroll Through Hive Manor Corridors, sixième piste de l'album, entièrement instrumentale. Presque agaçante si elle n'était pas si hypnotisante. On se demande qu'est ce qui est passé par le crâne des suédois mais dans le même temps on sent la bonne idée pour surprendre les fans et les inviter à réfléchir autrement la musique.
Dans une veine semblable mais moins déstabilisant on notera Puppet on a String, avant dernier morceau de l'album. De la voix, du clavier et un tout petit peu de percussion. Très amusant, un côté Famille Adams. Vraiment réussie, transportant et particulièrement différent de ce que le groupe nous a proposé tout le long de l'album.

Mais entre temps, on a aussi des titres plus rock et variés. Well all right ressemble presque à une tentative de comédie musicale particulièrement accrocheuse et rock, il y a du génie dans ce titre ! Quand bien même les transitions sont un peu difficiles ... Volontairement toutefois.
T.H.E.H.I.V.E.S est étonnant de par son aspect mou, enfantin, presque déshumanisant par moment. On ne s'y attend pas et le morceau est là pourtant.
You dress up for Armageddon est peut être le seul morceau un brin raté de l'album, bien sur l'instrumentale est très réussie, mais la ligne de chant et certaines idées lorgnent un peu trop vers la pop américaine sans saveur à mon goût.
Giddy Up! est très étrange aussi, répétitif, le chant porte tout mais sans difficulté tant on sent que ce décalage est la volonté du groupe.

A la fois respectueux du passé et des fans, et en même temps très novateur, les Hives montrent qu'ils ont tout compris : avancer sans se renier, sans s'oublier. Plaire tout en se faisant plaisir.
The Black and White Album est clairement, comme son inspirateur, un très grand album de rock.