Foo Fighters prend forme.

Ce deuxième album de la bande à Dave Grohl relève largement le niveau après un premier album sympa mais trop besogneux !
The Colour ans the Shape parvient à réunir des titres variés et vraiment accrocheurs avec une production à la hauteur du talent de l'ancien batteur de Nirvana. Le groupe se dessine enfin autour du nouveau leader, mais reste assez instable. Pat Smear (le crapaud) se barre à la fin de l'enregistrement tandis que Taylor Hawkins (le blond) remplace le batteur de base, apparemment trop mauvais pour jouer les morceaux sauvages de Dave Grohl. Du coup c'est encore ce dernier qui se coltine la partie batterie de quasiment tous les morceaux, et diable, ça s'entend !
On tient assurément avec The Colour and the Shape, un album solide et inspiré.

Tout d'abord, le disque s'ouvre de façon très originale puisqu'on passe de la douceur paisible de Doll, à la surexcitée Monkey Wrench sans rien comprendre à ce qui nous arrive. Ce dernier morceau est une pure réussite, autant dans sa structure que dans les cassures de rythmes, époustouflantes. Il s'impose sans problème comme l'un des meilleurs singles du groupe.
Dans un style plus classique et posé, Hey Johnny Park ! impressionne pas mal, avec un riff principal très bon et des couplets savoureux. My Poor Brain vient s'enchainer dans un désordre intéressant, puis nous propose des couplets très légers afin d'envoyer du lourd lors des refrains. Excellent.

La suite nous promet des morceaux agressifs et plaisants comme Wind Up, Enough Space et surtout la titanesque My Hero, permutant avec finesse sur de petites ballades bucoliques comme See You, Ferbuary Stars, ou le début de Up in Arms.
Mais le titre suprême qui donne à cet album une dimension si particulière, c'est sans conteste Everlong. Décrire ce morceau parait difficile tant ce dernier fait dans l'original, le mystère avec la voix de Dave Grohl presque murmurée lors des couplets sur des accords étranges, sans parler des breaks de batterie de dingue au moment des refrains. Ce morceau est tout simplement extraordinaire, une pièce unique.

Du coup, après un tel titre, les deux derniers morceaux qui clôturent ce génial album des Foo Fighters paraissent un peu fades. Après la très douce mais soporifique Walking after You, New Way Home fait bien le travail avec sa montée finale captivante, même si musicalement c'est un peu trop classique à mon goût, surtout comparé à Everlong.

Tout ça pour dire qu'à travers The Colour and the Shape, Foo Fighters prend forme, et nous offre un superbe deuxième album, qui s'écoute avec très grand plaisir, tandis que le fantôme de Kurt Cobain (qui flottait légèrement sur le premier album) s'éloigne tranquillement...