Mon premier Floyd...


Et pourtant croyez moi que j'en ai pacouru du chemin Floydien mais on n'oublie jamais vraiment la première fois... Et pourtant me voilà déjà au pays du thé et des briques rouges que je me retrouve dans un disquaire douteux de Camden Town, cet opus dans les mains, les yeux flasques en regardant ce prisme traversé d'un rayon lumineux. J'aurais pu me demander pourquoi cette pochette, si simple et terriblement évidente soit telle, pour un tel monument de la musique ? La réponse se trouvait dans le disque. Je n'avais écouté que quelques chansons des Floyds avant cela, les plus connues et c'est donc avec une naïveté digne d'un ado en pleine soif d'expansion musicale que je me procurrais évidemment leur galette la plus connue.


Qu'est ce que ce Dark Side of the Moon a à nous offrir ? Va t'on avoir droit AU morceau qui te prend toute la face de ton vinyl comme sur leur précédent opus Ech... eux... Meddle ? Non, ce qui est dommage d'un côté mais on sent que ce Dark Side of the Moon a quelque chose de différent, voir de mieux. Des Transitions plus travaillées et des morceaux qui ne font que s'enchaîner sur la face A comme sur la B, ce qui n'interront pas le flôt continue de variation de style et d'ambiance qu'on peut ressentir : passer d'un morceau comme Time à The Great Gig in the Sky ou de Money à Us & Them nous montrent à quel point Waters et sa bande de cheveux gras se sont donnés du mal pour nous transporter d'une émotion à l'autre.


Sans parler de l'introduction de nouveau son moderne comme sur l'étrange On the Run qui nous transporte dans une course contre la montre à coup de synthétiseur avant d'exploser en beauté pour laisser place aux pendules retantissantes de Time et son solo d'anthologie. La volonté d'évoluer en apportant aux groupes de nouvelles sonorités, qui pour l'époque pouvait se comparer à la découverte du feu dans les studios, est la marque de fabrique de l'album et explique en partie sa popularité et ses conséquences dans le monde de la musique. Une grande partie des titres de cette galette du futur sont instrumentales et servent de transitions comme si on voyagait d'un titre à l'autre dans des capsules de sonorités psychédélique (Any Color you Like), synthétique (On the Run) ou même calme et mélodique (The Great Gig in the Sky). Des morceaux tantôt d'une structure complexes (Money), tantôt d'une simplicité tranquillisante (Breathe, Us and Them), bref, les Floyds nous propose là un panel de compositions variés qui semble cohérent avec l'ensemble et qui s'écoute d'une traite.


Parlons des gros titre de l'album. Waters nous déballe son kit du bon recorder en croyant bon d'incorporer des bruitage de pendules qui sonnent sur Time ou encore des billets et des pièces qui tombent sur Money, et il a bien crût pour le coup, le bougre. Le résultat nous plonges directement dans l'ambiance dès les premières écoutes du titre, ce qui a un impact non seulement au niveau de la cohérence de l'ensemble, mais également sur le style d'écriture. Les vers des Floyds traitent de sujets plus universels : le temps, l'argent, la mort (sur The Great Gig in the Sky). Bien qu'il s'agisse de thèmes récurrent de la société, chaque chanson à son message à faire passer, tel une caricature des principes sur lesquels nous construisons nos vie et nos obsessions. Un véritable tour de maître et une bonne surprise pour ce qui pourrait s'apparenter à un détail mais qui prend ici tout son importance : imaginez Time sans ses montres qui sonnent ou Money sans ses bruit de chèques déchirées ? Juste cultissime.


Les Balls étaient donc au rendez vous lors des séances de conception de l'album et nos quatres lurons n'en ont pas manqués : le petit track qui introduit l'album, véritable compilation de tous les bruits étranges que vous pourrez entendre à la suite de l'écoute et qui monte en fade-in (Speak to Me). Un couplet de Breathe juste à la fin de Time parce que de toute façon elle était pas assez longues pour en faire un tube et que ça colle vachement bien ! Etc.. Cet opus regorge d'idées originales qui donnent un vent de soulagement sur l'art de créer un album en général. On ne sait jamais à quoi s'attendre lorsque le prochain track commence. Le tout ne laisse aucune place à l'ennui. Quelque petits bemols peuvent survenir néanmoins comme pour la chanson Us & Them, qui, bien qu'elle soit plaisante, brise le rythme de la galette par sa structure lente et trop répétitive, même si cette chanson est devenu populaire par la suite, on ne regrette pas de se faire réveiller par Any Colour You Like qui s'aventure dans des expérimentations au synthé qui nous laisse nous échapper un temps soit peu.


The Dark Side of the Moon s'inscrit naturellement comme un album culte, presque maîtrisés mais ambitieux et innovant. Des mentions spéciales à la voix de Clare Torry et sa prestation magnifique sur the Great Gig in the Sky. Avec cet album, Pink Floyd fait ce qu'il s'est faire le mieux, à savoir innover, expérimenter, et enfin arriver à un résultat que personne n'as pu égalée. C'est un album à écouter sans se demander quels idées ont bien pu leur passer à travers l'esprit à tel ou tel moment, c'est un album qui s'accepte comme il est et dont chaque moment se doit d'être écouter en ayant l'optique d'une nouvelle recherche expérimental derrière la tête.

Mr_Jefferson
9
Écrit par

Créée

le 14 oct. 2015

Critique lue 367 fois

Mr_Jefferson

Écrit par

Critique lue 367 fois

D'autres avis sur The Dark Side of the Moon

The Dark Side of the Moon
Wooby-Doo
5

Ce qui se passe quand on est pas d'accord avec certains fans de Pink Floyd

"QUOOOAAAA ?! Comment ça t'aimes pas les Pink Floyd ?! -Non mais c'est pas ça c'est juste que... -TUTUTUT tu te tais là j'ai rien entendu MIROIR MIROIR ce que tu dis se retourne contre toaaaaa ! -Non...

le 11 juin 2015

116 j'aime

49

The Dark Side of the Moon
MrShuffle
4

Purgatoire

Mes biens chers frères, pauvres âmes égarées, je vais vous révéler la funeste vérité sur l'album multi-platiné de Pink Floyd, le classique indémodable du patchouli avec du poil sous les bras, Dark...

le 23 déc. 2011

98 j'aime

74

The Dark Side of the Moon
de_cosa
10

Le fou, l'Un et la lune

On reconnaît un grand album à sa capacité à fédérer une population disparate et à en dégager un pur moment d'émotion. C'est ce dont j'ai été témoin, en ce soir pas si lointain de février, quand, sur...

le 9 avr. 2015

63 j'aime

8

Du même critique

The Dark Side of the Moon
Mr_Jefferson
9

C'est beau la technologie !

Mon premier Floyd... Et pourtant croyez moi que j'en ai pacouru du chemin Floydien mais on n'oublie jamais vraiment la première fois... Et pourtant me voilà déjà au pays du thé et des briques rouges...

le 14 oct. 2015