Un nuage de fumée...

"La Rivière Infinie", c'est sous cette appellation que Pink Floyd sort son ultime (?) album. Une étrange combinaison entre un pseudo rock ambiant et des nappes synthétiques new-age-spacy-on-sait-pas-trop.
L'idée ne semble pas si mauvaise dans le fondement. MAIS si en fait.
Habitué à des concept-albums de 4 ou 5 morceaux maxi, voilà que le Floyd nous rallonge la mayonnaise sur 18 titres ! Hormis les plaisants "It's What We Do" et "Anisina" (où on ressent un début de commencement de sensations), le reste n'étant que des bouts sonores chopés dans des placards, collés, assemblés et claqués sur un CD. L'âme de PF en prend un sacré coup sur la cafetière, croyez-moi. Ce n'est pas foncièrement mauvais, mais horriblement moyen...surtout pour un groupe d'une telle envergure, avec un tel bagage. Alors fatalement ça fout les glandes de voir avec quelle déliquescence on voit le bateau floydien couler sur les nuages infinis dont sa pochette s'en fait à juste titre le témoin.

Exceptée la piste finale "Louder Than Words", toutes les autres sont des instrumentales desquelles on sent les touches (lointaines) du passé (WYWH, Live at Pompei, The Dark Side...) mais sans émotion. La Strat de David Gilmour ne sonne pas, ne sonne plus de la même manière. Elle se fait discrète même, comme si elle n'avait plus rien à dire. Comme si elle était devenue muette. Apathique. Triste constat, triste désolation.

20 ans après un très bon The Division Bell, Pink Floyd signe-là son acte de décès.