En cette période très Terre du Milieu, où tout le monde se demande un peu si la trilogie du Hobbit est la digne successeur du Seigneur Des Anneaux, il y a un domaine qui souffre moins de contestations que, par exemple le scénario, ou l’apparition fortuite de personnages secondaires : c’est la musique. Dire qu'elle a un rôle de premier plan dans le succès la plus grande trilogie de l’histoire du cinéma, c’est un euphémisme. Mais lorsqu’Howard Shore a été choisi par Peter Jackson, tous les fans du livre flippaient, souvenez-vous (faites-le pour moi, car j’avais 4 ans, alors je vais pas la ramener ^^) ! Mais le résultat est jouissif, rivalisant avec celles de John Williams niveau thèmes (oui, monsieur, parfaitement !). Mais commençons d’abord par le premier volet du Seigneur des Anneaux, celui qui séduisit tous les fans en 2001 : La Communauté De L’Anneau.


Déjà, Howard Shore part avec un immense avantage : le film est une tuerie. Je serais obligé de faire des parallèles constants avec le film, tant la musique est en symbiose avec son sujet. En effet, les livres sont connus (donc le scénario, les personnages, etc ...), donnant à Howard Shore la possibilité d’anticiper sur les films à venir, et de planifier toute sa gamme de thèmes en conséquence, ainsi que l’évolution du ton à donner pour chacun en fonction de l'histoire (c'est très utile pour modeler un motif et lui donner différents aspects) : au même titre que les trois films ont été tournés en même temps, l’œuvre musicale du Seigneur des Anneaux a été planifiée en tant que tel.


Même si je ferais référence aux pistes de la version standard pour ne pas vous pommer, il est inutile de préciser que les versions complètes des Bo (3h+3h+3h45) sont indispensables pour saisir pleinement l’ampleur du travail. En tout cas, j’espère que ce ne sera pas le temps qu’il vous faudra pour lire l’analyse, parce que vous vous doutez bien qu’il y a un peu plus à dire que sur la Bo de Twilight.


Alors déjà, au niveau de l’orchestration, on retrouve tout l’orchestre symphonique au complet, et même plus : tous les instruments que vous entendrez ont un rôle de caméléon, ce qui signifie qu’ils évoluent tous en fonction du contexte, et plus largement, de l’histoire (oui, même la petite flûte irlandaise saura se montrer déchirante dans l’acte final du III). Les multiples cordes, bien sûr, conservent leur place privilégiée, tout comme les cuivres. Elles sont tout simplement omniprésents : les cordes apportent ce classicisme, cette structure à la musique, et ce quel que soit le registre dans lequel elles évoluent. Les cuivres, quant à eux, se rangent tantôt du côté des forces du mal (auquel cas ils seront agressifs et extrêmement graves (on jouxte souvent avec les capacités limites du tuba)), tantôt aux côtés de nos héros (la Communauté en pleine action, Gandalf s’échappant de la tour, ...). Également les bois, qui ont surtout un rôle plus détendu et modérément burlesque à jouer. Les percussions ont bien sûr la part belle dans les musiques d’action, avec des motifs rythmiques très épurés, mais pour le moins percutants. Et surtout ce qui fait l’une des particularités du Seigneur des Anneaux : les chœurs.


Afin de décrire tout le lyrisme de la grande légende de la Terre du Milieu, et toute la magie du monde de J.R.R Tolkien (parce qu'avoir un scénar écrit par Tolkien, c’est quand même la classe), les chœurs étaient tout indiqués pour soutenir d’une part les élans épiques, mais surtout la description du merveilleux (monde elfique, magiciens, ...). Les chœurs calmes et posés sont majoritairement associés aux elfes, un aspect sage et éternel se dégageant de la lente évolution de leur mélodie : le mémorial de Gilraen, Arwen, Galadriel, ... Mais ils soutiennent ponctuellement des phases de recueillement où l’aspect dramatique doit être souligné : la mort de Boromir, par exemple ... Ils sont vraiment changeants et varient du plus noble au plus effrayant, en passant par l’envoutant et le martial.


Mais c’est sans compter tous les instruments particuliers venant du monde entier (japonais, orientaux, norvégiens, ...), utilisés pour coller à une ambiance particulière, et surtout dépayser le plus possible en donnant cette dimension symphonique si riche et changeante, qui nous procure la sensation d’un véritable voyage en Terre du Milieu, avec ses peuples et son Histoire (on passe de la Comté au Mordor, de l'Isengard à la Moria en passant par Fondcombe, ...)


Une bonne moitié des thèmes du Seigneur des Anneaux sont exposés dès le premier opus, afin de poser les bases les plus solides qui soient. Par exemple, le thème de Gollum, qui jouera son rôle dès les Deux Tours, où le thème du Gondor, qui aura toute son importance dans Le Retour Du Roi, ne font que de simples apparitions.


Commençons par le thème majeur de cette Bo, le thème de la Communauté de l’Anneau, et ça tombe bien, c’est le titre du film (c’est d’ailleurs lors de son apparition que l’on entend le premier leitmotiv du thème) : il représente bien l’union des 9, mais également l’amitié naissante entre Aragorn, Legolas et Gimli (ce dont on se rend compte dans l'avant-dernière scène). Des trompettes enjouées, qui donnent clairement dans l’épique, offrent un rythme simple mais prenant, d’où cette véritable dynamique. Il apparaît deux fois dans sa version la plus majestueuse, lors de la fondation de la Communauté, et lors de leurs premiers kilomètres, où l'on voit ses membres défiler un par un devant la caméra. Mais bien avant, la première partie du thème est exposée plusieurs fois de manière très feutrée (utilisation du cor aux allures très étouffée) lors des prémices de sa fondation (Aragorn guidant nos quatre Hobbits), ou plus bourrin (Gandalf se rendant en Isengard pour quérir l'aide de Saroumane).


Pour donner à la Comté une ambiance chaleureuse de chez-soi, un style folklorique très irlandais (violon spécifique appelé fiddle, flutes traditionnelles, ...) accompagne à merveille les paysages somptueux de la Comté, et surtout les sentiments nostalgiques de nos quatre hobbits durant toutes leurs aventures. En effet, lorsque cette flute appelée « tin whistle » joue en solo, avec un écho qui valorise son timbre chaleureux, l’effet est immédiat et nous transporte au milieu des collines ensoleillées et des champs irlandais verdoyants. La flûte est le premier instrument qui ait jamais existé, le plus primitif et naturel de tous, c’est pourquoi Shore s’est immédiatement tourné vers celui-là (et en plus, c’est irlandais comme les Hobbits ^^). Et rien de mieux pour cela que le sublime motifs des Hobbits, virevoltant au rythme complexe, valorisant magnifiquement les notes les plus aigües. Beaucoup de motifs dérivés du principal ont été créés, et sont restitués selon les circonstances, comme par exemple lorsque Frodon regarde le fleuve Anduin et se décide à rejoindre seul le Mordor. Souvent aux cordes dans sa version plus sentimentale ("The Breaking of the Fellowship"), il est même interprété aux cuivres en amorce du thème de la Communauté dans "The Ring Goes South", ce qui le rend d’autant plus majestueux, et l’insère totalement dans la dynamique de la Communauté qui se met en place.


Si les hommes ne sont pas encore à l’honneur, la race des elfes possèdent déjà deux thèmes : le premier est entendu dès les premières images du film, et il s’agit du principal. Il est souvent rattaché à la Lothlórien et à Galadriel, la Dame de Lórien, mais il désigne la noblesse des elfes dans leur ensemble. Le motif est assez particulier, dans le sens où il fait appel à une gamme de notes assez orientale (permettant d’utiliser fréquemment un intervalle remarquable à l’oreille, la 2nde augmentée). Mystique grâce à sa mélodie, pur de par son rythme et noble de par ses voix, ce thème est récurrent dans le Seigneur des Anneaux, étendard de la race immortelle. Il est magnifiquement développé dans "Lothlórien", où un esraj (vieille vièle indienne produisant un son très traînant et mystique), des cuivres graves viennent ajouter plus de mystère à la situation, et d’inquiétude quant au sort de nos compagnons. L’arrivée à Caras Galadhon (le cœur du monde elfique en ce monde) apporte des chœurs beaucoup plus intenses, mais aussi lents et traînants que les violons qui l’accompagnent ; ils exposent exclusivement la noblesse et la pureté des elfes, et ce dans un contexte assez tragique. Seule la complainte pour Gandalf sera réellement reposante : les chœurs plus épurés et posés passent en second plan, dirigés par une soliste.
Le deuxième est un thème de circonstance, exploité lors de l’arrivée des communautaires à en devenir à Fondcombe, et désigne tant la ville que son dirigeant Elrond : en effet, il exprime la même chose que le premier au niveau de la pureté des elfes, mais l’impression qui s’en dégage est beaucoup plus rassurante, sans pour autant être vraiment chaleureuse. Des chœurs paisibles majoritairement féminins s’envolent très modérément, et magnifient les splendides ouvrages de la cité. Ils sont accompagnés par des arpèges simples aux violoncelles puis aux bois, que l’on pourra associer au Seigneur Elrond : ce motif est cyclique et stable, mais n’est pas serein pour autant, et traduit une certaine incertitude quant à sa résolution, ayant tendance à décroître en intensité et à diminuer en hauteur (oui, on peut comprendre qu’Elrond soit un peu déprimé après avoir assisté à 3000 ans de conneries humaines : il est sceptique et pessimiste quant à l’issue du problème). Toutefois, si la harpe contribue à la beauté elfique, les notes continues aux violons sont plutôt froides, et donnent cette sensation de beauté inaccessible et lointaine : dans ce thème, l’émerveillement devant la beauté elfique primera toujours sur la sensation de chaleur et de sécurité qu’une flûte « tin whistle » pourrait procurer, ce qui l’oppose donc au thème des Hobbits : Fondcombe ne peut procurer aux 4 compagnons le même réconfort que leur chère Comté, et Sam s’en est vite rendu compte.


Venons-en aux forces du mal, qui possèdent de nombreux thèmes : à commencer par celui de Sauron, dont les bases sont posées lors de ce premier opus. En effet, il ne sera restitué dans sa toute-puissance que lorsqu’il s’attaquera à Minas Tirith, mais sa structure ainsi que son motif sont déjà exposés ici. En effet, ce dernier est assez court mais exprime bien la menace et le mal qu’il génère : d’abord, régulier et inquiétant, il s’accélère soudain et valorise une 2nde augmentée descendante très prenante, qui conclue le motif. Souvent restitué aux cuivres (graves et lourds comme le tuba, ou aigus et corrosifs comme la trompette), il sera parfois interprété au zurna (un mélange turc entre la clarinette et le vuvuzela. C’est très joli), qui lui procure ce côté appuyé et très étrange.


Très célèbre également, le thème des Nazgûls, rattaché à Sauron tout de même (en effet, sa première utilisation ne leur font pas référence, mais correspond à l’avancée des troupes de Sauron lors de la bataille d’ouverture sur les flancs de la Montagne du Destin). Grâce à ses chœurs très puissants, posés et saccadés, les spectres de l'Anneau sont effrayants pour quiconque se trouve au travers de leur chemin. A couper le souffle, ces simples unissons mélodiques balancés violemment appuyés par des timbales régulières suffisent à leur donner force et dimension surnaturelle. Ils sont accompagnés par des violons stridents le plus souvent chromatiques (glissando ascendant de presque une octave), et surtout l’ostinato du Mordor aux violoncelles (ce dernier est exposé en solo très lentement lors de sa première apparition afin de bien montrer la menace du Mordor lorsque Gandalf en avertit Frodon). On peut entendre tout cela assez nettement dans "A Knife In The Dark".


Également le thème de l’Isengard, très célèbre tant il retranscrit littéralement le pouvoir des Uruk-Hai : il s’agit d’une véritable dynamique industrielle, avec l’utilisation de sonorités métalliques (enclume, plaque de métal et chaînes) qui impriment un motif rythmique de 5 pulsations identiques pour une mesure de 4 temps. C’est du jamais vu, et c’est pourquoi, à la fois régulier et n’étant jamais calé sur les temps intermédiaires, ce rythme reste une véritable énigme pour l’oreille : cette dynamique rythmique contraste avec la dimension mélodique : l'ostinato découpe la mesure en 5 alors que le motif mélodique la coupe en 4. Ce dernier est celui de Saroumane : en effet, le motif lent et très grave au tuba valorise une note, tenue très longtemps, ce qui la rend puissante et fataliste. Il n’exprime qu’une seule chose : la quintessence du mal, qui s’est emparé du mage blanc.


Ouvertement reconnus comme des puissances maléfiques, ils sont retranscrits explicitement par une musique martiale et appuyée, riche en cuivres et en percussions ; mais qu’en est-il de l’Anneau, le deuxième thème majeur ? Beaucoup plus subtil et sournois, le danger qu’il représente n’est pas la première chose à laquelle on pense en voyant l’Unique. Il possède deux grands thèmes, celui de son histoire. En effet, il accompagne toujours le titre « Le Seigneur Des Anneaux », et décrit toutes les tragédies que l’Anneau a provoqué durant son existence (c’est d’ailleurs exactement ce que fait le Prologue). Le motif est simple et revient sur la note de départ, les cordes le rendent traînant et porteur de souffrance, comme une tragédie toujours sur le point de se renouveler sans que son porteur n’ait eut le moyen d’y remédier jusqu'à présent. Il possède une splendide amorce qui prévient son arrivée, et ce plusieurs fois (l’isolement de Frodon avant que Boromir ne le retrouve près des chutes de Rauros, par exemple). Un autre thème beaucoup plus envoutant représente parfaitement la tentation de l’Anneau : audible à plusieurs reprises surtout à l’égard de Boromir, des chœurs d’enfants jouent un motif lent au rythme épuré, qui rend si attrayant l’Anneau et ses pouvoirs. Plusieurs motifs aux violoncelles retranscrivent parfaitement cette menace, et sont restitués au gré de l’ambiance et du contexte.,


Bon, avec tout ça, il y a de quoi faire ! Et je n’ai pas développé tous les motifs secondaires et les thèmes de circonstances (celui du Voyage, des Nains, de Gollum, de Frodon, ...), sinon, on n’est pas sorti de la Comté ^^ Mais il faut arriver à relier tout ça.


La particularité d’Howard Shore, c’est son choix de l’évidence et de la simplicité : si ses motifs sont parfois complexes et élaborés, la construction sera en apparence simple, et il fera toujours évoluer ses arguments de manière posée. Si cela n’était pas forcément un avantage pour ses anciennes Bo (La Mouche, Le Silence des Agneaux, ...), ici cela sert énormément le film : « A Knife In The Dark », « The Bridge of Khazad-Dûm » en est l’exemple : le point d’orgue du film, tension maximale et grande séquence d’action. Et pourtant les timbales impriment des pulsations régulières tout comme les chœurs mâles très graves qui incarnent la présence maléfique du Balrog dans la Moria. Il prend son temps pour s’exprimer, ce qui permet de donner beaucoup d’ampleur à la musique : le duel entre Gandalf et Saroumane est accompagné par « The Treason of Isengard » avec des chœurs vaporeux et cadencés, au rythme simple mais dramatique, ainsi que des percussions régulières comme des pulsations. Tous les instruments ont la place de s’exprimer, et ce qui est formidable, c’est de constater qu’avec un score pourtant posé comportant tous les instruments classiques, la musique n’est jamais pompeuse.


Elle est d'ailleurs tout simplement omniprésente dans le film, les transitions épousent parfaitement les somptueux décors (thème de l’Anneau dans sa version majestueuse lors du passage entre les Piliers des Rois sur le fleuve Anduin, par exemple). Elle est même extraordinairement proéminente par moment : on entend plus les chœurs de la Moria dans le film que dans la Bo, ce qui est juste incroyable ^^. Les leitmotivs sont sublimes, tant dans leur réalisation que de par ce qu’ils évoquent ; par exemple, lors du Conseil d’Elrond. Le thème du Gondor est magnifiquement exposé par un cor solitaire lorsque Boromir prend la parole au Conseil d’Elrond, et soutient musicalement son point de vue assez étrange sur la question. Seul le dialogue entre lui, Denethor et Faramir à Osgiliath pourra expliquer en quoi cela est complètement relié au destin du Gondor. Par la suite, lorsque les conviés s’enflamment et que tout le monde commence à se friter, le pouvoir de l’Anneau se révèle à Frodon, et le thème de Sauron retentit : son pouvoir vient de la haine et de l’anarchie, un conflit entre les grandes puissances de ce monde ne peut que lui être profitable. Mais il s’interrompt net lorsque Frodon décide de mettre fin à la dispute en proposant son aide, et résous donc la dynamique maléfique qui était lancée.


A noter un magnifique point de synchro, qui expose un splendide thème : celui de la Nature. Il est subtilement abordé entre deux leitmotivs du thème de l’Isengard lorsqu’un papillon s’approche de Gandalf, et que ce dernier le saisit pour lui demander de lui rapporter un animal volant qui puisse le porter (parce qu’il y a pas assez de place sur un papillon, alors retourne chez Manwë, et demande lui un truc décent, merde), genre un aigle (le nombre de fois où j’ai soufflé sur des papillons de nuit pour espérer le même résultat ...). La voix fragile et solitaire d'un jeune garçon accompagne le papillon juste avant que la caméra ne plonge du plus haut de la tour d’Isengard jusqu’au plus profond des cavernes, où les chaînes commencent à se faire entendre. Mais les plus somptueux leitmotivs sont bien sûrs ceux du thème des Hobbits : les retrouvailles avec Bilbon à Fondcombe, Sam rejoignant Frodon sur l'Anduin, ...


Ce qui fait également plaisir dans cette grande création qu’est la musique du Seigneur des Anneaux, c’est l’engouement qu’y a porté Howard Shore : l’œuvre de Jackson en est transcendée, et les hommages à Tolkien sont vraiment nombreux. Les chants étaient conséquents dans le livre, c’est pourquoi Jackson et Shore ont voulus en restituer le plus possible, et dans la langue écrite par Tolkien, s’il vous plaît. La Complainte pour Gandalf, Amon Hen, le chant langoureux des elfes lors de leur départ pour le Havre Gris, celui d’Aragorn, ... Tous en langue elfique, sauf Khazad-Dûm, qui est dans un autre parler, et May It Be qui est en anglais, composée spécialement pour le générique.
Un autre joli hommage également : les fans tant du livre que de la Bo auront surement remarqués que les titres des morceaux correspondent exactement aux titres des chapitres du livre respectif. Du coup la Bo se lit un peu comme le livre =)


Ainsi, cette Bo est le commencement de la plus grande œuvre musicale jamais crée pour une trilogie : pensée comme tel, cela n’a jamais pu être réalisé avant, et fort heureusement, Howard Shore disposait de tout le talent nécessaire pour réaliser un tel projet. Tous les thèmes majeurs sont mémorables (comment choisir entre l’Anneau, l’Isengard, la Communauté, les Hobbits ? Ce serait cruel), et sont souvent associés à un instrument particulier, ce qui les rend immédiatement identifiable (chœurs hachés pour les Nazgûls, flûte tin whistle pour la Comté, ...). Il a réussi à marquer durablement les spectateurs en dépaysant autant que le film le fait, et en s’ancrant parfaitement à ses sujets, tout en leur donnant une dimension légendaire : l’épique, le tragique, le martial, le merveilleux, ... Tous ces registres sont brassés avec un style posé, les instruments sont magnifiquement couplés et prennent beaucoup d’ampleur : les chœurs et les cordes dirigent l’orchestre, suivis de près par les percussions et les cuivres. Shore a saisi le potentiel, et on voit difficilement comment il aurait pu mieux l’exploiter : la Bo de la Communauté de l’Anneau peut facilement rentrer au Panthéon des plus grandes Bo jamais composées. Vraiment inoubliable !

Soundtrax
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le 22 déc. 2014

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