Yes, it is.

Ok, bon première critique sur SensCritique, on va essayer de faire ça bien, j'ai la pression...

J'attendais cet album encore plus que la fin du confinement, d'autant plus après les avoir vus à l'Olympia en février, mon dernier concert avant un bout de temps j'imagine.

Avant toute chose je préfère prévenir, je suis un fanboy des Strokes, mais aussi des projets de Julian Casablancas et Albert Hammond Jr. depuis 2006. Leur First Impressions of Earth reste selon moi ce qu'ils ont fait de mieux, j'étais encore trop jeune pour comprendre l'impact sur le rock des années qui allaient suivre des albums Is This It et Room On Fire, j'avais 12 ans en 2001, je ne savais pas ce qu'étaient slims et perfecto, ne nous mentons pas...

Pour en revenir à la critique, l'album est selon moi un condensé de ce que les STROKES savent faire de mieux, autant collectivement qu'individuellement. Je me suis souvent posé la question du "pourquoi j'aime les Strokes autant", et la réponse est, je crois, cette capacité à créer des mélodies, entre mélancolie et énergie nonchalante, où chaque ligne et chaque instrument s'imbriquent. Les lignes de Basse répondent aux plans rythmiques, les deux guitares se rencontrent sans jamais prendre le dessus, et la voix de Julian n'est jamais plus intéressante que quand elle accompagne le reste. Bref c'est le principe de la musique vous me direz, mais chez les Strokes chacun connait sa place, et bordel, ça fonctionne.

En ça, je pense que The Voidz est la meilleure chose qui pouvait arriver aux Strokes, Julian expérimente et politise son message sur son side project, tandis qu'Albert Hammond Jr. et Nick Valensi tentent de s'émanciper du leader. Les frustrations des membres, ressenties notamment sur Angles ou Comedown Machine (album que je classerais en troisième position dans leur discographie) ont disparu.
Je vais essayer de décomposer l'album par catégorie, pour rendre ma critique plus lisible...

Les ok, mais pas oufs non plus

Bon un album n'est jamais vraiment parfait, je passerai rapidement sur le morceau Why Are Sunday's So Depressing? ainsi que Not the Same Anymore qui sont pour moi les morceaux un peu plus faibles et moins inspirés de l'album. Pas grand chose à dire

Les hits Strokiens

Brooklyn Bridge To Chorus et Bad Decisions sont les morceaux pour les passages radios, ultra efficaces, Intro, couplet, refrain, couplet, bridge to chorus. Merci d'être passé. Bref les gars savent de quoi ils parlent. Ceci dit et c'est là où l'album est pour moi un des albums les plus intéressants, le choix des claviers, qu'on retrouvera aussi sur At The Door. Le groupe ne nous a que rarement habitué à des synthés.
Adults Are Talking commence par une espèce de plan rythmique à la batterie électronique, voir boite à rythme, bref là encore une petite nouveauté, et donne cet aspect un peu plus robotique au début du morceau, vite humanisé par deux lignes ultra mélodiques de Nick et Albert et toujours ce chant. Les deux guitares se répondent sur deux solos post-refrain. Bref c'est ce que je disais en préambule "un condensé de Strokes de leurs 20 années de carrière".

The New Abnormal

At The Door est pour ainsi dire du jamais entendu chez le groupe. A vrai dire, on est presque plus dans l'esprit The Voidz que des Strokes. Moi, ça me plait, je suis plutôt de l'école "un groupe ne me décevra pas s'il essaye d'évoluer". Bref ce que je pourrais reprocher à Kevin Parker et Tame Impala dans leur dernier album (petit HS mais il fallait que je le dise), chez les Strokes la tentation de faire une recette qui fonctionne est souvent évitée, At The Door en est l'exemple parfait.
Vient ensuite mon morceau préféré Eternal Summer, bizarrement est celui que je pourrais le moins argumenter. Je me suis pris une claque, encore un truc que je n'avais jamais entendu chez les Strokes: cette voix, ce petit groove, et puis après vient la colère, ça pue la fin des 70s, les Clash, Joy Division.

Comeback Machine

Selfless et Ode To The Mets sont les enfants directs de l'album Comedown Machine et de certains morceaux comme Chances ou Slow Animals, c'est soyeux, c'est beau, j'ai du écouté Ode to the Mets 40 fois déjà, le mellotron (ou du moins ça y ressemble) en nappe, les guitares, ce déjà culte "Drums, please, Fab", p***** j'en chialerais...

J'ai la réponse à ma question: C'est pour ces émotions là, que je les aime...

Il est temps de conclure, c'est déjà beaucoup trop long... Contrairement à ce que j'ai pu écrire plus haut, The New Abnormal n'est pas un best-of des Strokes, en guise d'adieu, il est selon moi une superbe promesse d'avenir d'un groupe qui a pris de l'âge,mais qui continue de se chercher, sans se renier, assez loin du reste de la scène musicale actuelle.

Les gens ont toujours besoin des Strokes , longue vie à eux.