Aisément dans le top 5 des noms marquants de la précédente décennie musicale, il n'aura fallu que trois albums à l'entité Tame Impala pour devenir une référence ultime de l'indé. Partant du rock pysché sur Lonerism et Innerspeaker pour épouser ensuite la musique électronique sur Currents, explosant aux yeux du monde entier, Kevin Parker devenait ainsi bankable et l'un des producteurs les plus demandés de la planète.
Ce nouveau statut chronophage repoussait sans cesse un quatrième disque ultra-attendu voire fantasmé par des fans de plus en plus nombreux. Forcément devant tant d'impatience, la pression se veut plus intense pour ne pas décevoir l'audience.
Confirmant le virage pris par le prédécesseur, The Slow Rush fait la part belle aux nappes de synthés planantes aux détriments des guitares saturées quasi inexistantes ici. L'australien est sans surprise plus perfectionniste que jamais et cherche à être l'élève parfait, quitte à perdre en fraicheur et spontanéité. Tout est calculé au centimètre près, rien ne dépasse et si l'on peut saluer le tour de force et la maitrise totale, on peut tout autant regretter l'absence de folie, atout majeur dans un passé pas si lointain. Pour la première fois, on peut se surprendre parfois à sortir de l'écoute tant tout est interchangeable et linéaire, même si, il faut le reconnaître, les passages épiques sont encore légions et des titres imparables font leur effet (Is It True, Borderline, It Might Be Time).
Une dualité s'installe durant l'heure entre le talent, indéniable, et le potentiel illimité ici trop peu exploité, entre l'admiration et la mini-déception en quelque sorte.
Le petit génie qui se repose sur ses acquis.
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