Turn Blue
6.3
Turn Blue

Album de The Black Keys (2014)

Vous étiez trop long les clés noirs, trop long de vous attendre depuis votre superbe dernier album, El Camino, si vous savez, celui avec votre foutu van comme pochette, c'était culotté, c'était rafraîchissant et ça a mis un gros coup de pied dans la fourmilière Indé avec votre Blues Rock bien graisseux mais si talentueux.

Et enfin vous revenez ! Vous revenez et vous m'attaquez droit au coeur avec Weight Of love, premier titre de l'album. 6 minutes, outcha, pendant une minute (ouuuh l'ironie), j'me suis dis, ça sent le cassage de gueule mais non, ce premier titre nous envoie sur orbite. Chaque instrument a droit à son moment de gloire, la basse, la batterie, la guitare, le chant semble même un peu à l'écart pour le rendre encore plus fort. Des relans psyché' avec des réverbérations à profusion, un son hypnotique, un duel epic de guitare sur la fin du morceau qui te fait tournoyer la tête alors que l'album vient de débuter,et bah ça fait du bien bordel !

In Time débarque dans mes oreilles, bon, c'est sûr, avec une ouverture comme celle-ci, la seconde track va sembler moins puissante, dur, c'est comme faire sa prestation devant des managers alors que Di Caprio vient de vous faire une savoureuse prestation, vous n'avez aucune chance, tout comme là, difficile de s'en sortir face à la puissance qu'impose, dès le départ Weight Of Love mais In Time s'en sort avec les honneurs pour sa rythmique très "Dance", un peu comme Lonely Boy, ça donne envie de se tortiller et ça reste écoutable mais rien de bien transcendant tout de même.

Turn Blue débarque, on refait une pause psyché' avec cette guitare très posée et ces voix superposées de Dan Auerbach qui s'envole dans les étoiles alors qu'on essaye pourtant de toutes les capturer. Une ballade un peu psyché' sans en faire des tonnes, sympathique mais pas transcendante non plus, c'est correct et ça ne m'étonne pas qu'elle n'atteigne que le 7.0 de moyenne à l'heure où je vous écris, c'est une sympathique ballade bien supérieure à celles qui ont été pondu par Dan dans le passé mais ça ne me prend pas plus aux tripes que ça.

Et voilà le sujet de discorde ! La Track qui a fait parler mon entourage et qui a été source de débat, Fever ! Comment oublier ce son si particulier qui définit la track, cet espèce de synthé' pour donner un relan disco-pop-pysché' à cette track, on peut y adhérer (ce qui est bien), s'en contre-foutre (ce qui est regrettable) ou tout simplement hair (ce qui est aussi regrettable), là, cette track, c'est au petit choix de l'auditeur, ou on arrive à supporter ou on arrive pas et on passe son chemin. Personnellement, je l'écouterais une fois et pas sûr que j'y repasse un jour, dommage.

Year In Review, mouais, pas forcément emballé, c'est trop typique de ce qu'on peut attendre dans d'autres albums composés de ballades et petits morceaux rythmiques indépendants cherchant des influences blues, Rock, Soul et Pop en même temps. Le contre-temps donné par le batteur gâche le plaisir qui plus est. Le final est plutôt amusant à écouter mais le tout reste largement en dessous de ce que sont capables les Black Keys.

Ahhhhhh, Bullet In The Brain ! Oui, là, on est d'accord, bon, je le cache pas, j'ai peut-être apprécié un petit peu plus la version BBC en Live, plus forte, plus grasse, plus maîtrisée mais cette version Album reste néanmoins très écoutable et très appréciable, les disto' sur la guitare de Sir Dan nous emporte dans une béatitude psychotique comme si on s'était pris, justement, une balle dans le cerveau (un sous-entendu d'un rail de coke mister Dan ?). Bref, un morceau très appréciable. Je retrouve espoir car là, sur les trois derniers morceaux, c'était pas jojo ! On continue notre périple ?

Très déçu, ma motivation était remontée en flèche avec Bullet In The Brain mais boum, It's Up To You Now déboule et fauche tous mes espoirs comme un footballeur s'élançant seul au but et se faisant tacler sauvagement par le connard de défenseur, en plus c'est le dernier avant le gardien, l'enfoiré. Bref', on a un espèce de morceau complètement raté, en décalage avec le reste de l'album, ces tam-tams ne rendent pas du tout avec l'ambiance générale et même si on pouvait pardonner le côté décalé de ce morceau par rapport à l'album, il n'est pas bon tout simplement, ce morceau ne m'a rien inspiré si ce n'est que de me mettre sous pression avec un tempo rapide mais foutrement mal fichu et, justement, ces tam-tams qui n'arrangent rien, dites que je chipote mais pour moi, ce morceau est raté, dommage.

Waiting On Words, une ballade de plus, un peu plus vitaminée que les autres mais ça n'avance pas et c'est un morceau qui ne restera pas dans les consciences populaires.

10 Lovers me sauve de la noyade. On dirait un mix' de qualité entre les sonorités Psyché' que Dan a voulu instaurer sur les morceaux avant celui-ci tout en imposant un tempo bien plus rapide et des percussions bien présentes pour faire approcher le titre au plus près des potentiels titres passables à la radio'. Quoiqu'il en soit, ce morceau est réussi, de la presque pop-psyché' qui donne envie de s'élancer avec sa belle sur une piste de danse pour frotter son corps lentement et sensuellement à celle-ci, brrrrrrr, j'en ai des frissons ! Putain, c'est du roller-coaster quand même, un coup c'est bien, un coup c'est pas bien, ça monte, ça descend !

Un peu troublé par la track suivante "In Our Prime", le son est largement différent de toutes les autres pistes même si on cherche à garder la petite touche psyché' mais là encore (grrrr je me déteste), ça n'a l'impact que ça devrait avoir. Le morceau se perd dans une pure chansonette-baladesque sur les bords pour finir avec un espèce de solo de guitare un peu burné qui n'est pas en adéquation avec le reste du titre, c'est bordélique, les Keys se sont-ils perdus en route ?

Le dernier morceau de l'album sera ma conclusion finale. Le dernier morceau Gotta Get Away est court, simple, rapide, du même acabit, en gros, qu'un morceau bouche-trou d'El Camino comme "Money Maker" par exemple. Je crois que les Keys se sont un peu perdu en route, voulant mélanger un peu de tout, de la soul, du psyché, beaucoup de psyché, du rock, du blues, ils ont essayé d'évoluer en faisant évoluer leurs propres recettes mais évidemment, c'est comme prendre une recette qui marche et essayer de rajouter des éléments à celle-ci en espérant que la marmite va nous rendre un bon truc.

Ca commence de façon EPIC, surement un de mes futurs titres préférés de 2014 avec Weight Of Love, puis ça baisse, ça baisse, ça remonte bien pour Bullet In The Brain et bien aussi pour 10 Lovers, le reste, c'est un peu bordélique, c'est un peu fourre-tout et les balades, ok, les Keys, d'accord, un peu ça va mais trop, c'est plus possible.

Néanmoins, je ne peux leur reprocher d'avoir pris à contre-pied toute la fan-base en proposant un album moins gras et moins violent que leurs anciennes productions mais quand même, j'aurais un petit regret pour cet album moi...

En attendant, je pars ré-écouter avec nostalgie l'album "Brothers" qui reste à ce jour, le meilleur album qu'il ait pu composer.
LesterBangs
7
Écrit par

Créée

le 8 mai 2014

Modifiée

le 8 mai 2014

Critique lue 451 fois

4 j'aime

LesterBangs

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