Urban Hymns
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Urban Hymns

Album de The Verve (1997)

Que peut-on encore raconter d’intéressant en 2017 à propos d’Urban Hymns, mise à part qu’il s’agit d’un grand album dont le statut de classique est mérité ? Parce qu’aujourd’hui, il faut en venir aux mains pour défendre une telle œuvre.


Imaginez donc, The Verve, le mystérieux groupe Anglais du début des 90s, uniquement acclamé par les critiques, chantre d’un shoegaze tourné vers le space rock, réussit à vendre des palettes de disques et à faire tourner ses singles en rotation lourde sur les radios du monde entier. Tout cela ne peut être que le forfait de vendus, surtout au moment où le succès de la britpop bat son plein.


Cela serait oublier une chose : Urban Hymns est empli de grandes chansons. De magnifiques chansons.
Sans perdre sa patte psyché, la bande s’oriente vers des contrées plus douces et réussit ce dangereux pari grâce à une écriture en béton armé (l’émouvant « Sonnet », l’imparable « Lucky Man », le spatial « Catching the Butterfly », on pourrait citer les ¾ de la tracklist). Porté par la voix de l’immense Richard Ashcroft (« Space and Time » et « Weeping Willow » ont de quoi faire pleurer les morts), leur britpop est d’une telle classe qu’elle ne pouvait pas laisser indifférent en 1997… On constate le même résultat de nos jours.


En fait, cette sortie est une grande réussite parce qu’il a touché en plein dans le mille comme a pu le faire Ten de Pearl Jam : se rendre populaire auprès du mainstream sans égarer son exigence. Car quand un skeud réussit à encore vous enchanter après toutes ces années et qu’il se dompte au fil des écoutes (non les pistes 10 à 12 ne sont pas du remplissage, notamment « This Time » et sa rythmique électro), cela signifie qu’il n’est absolument pas facile ou superficiel.


Cerise sur le gâteau, pour renforcer la légende, The Verve splittera au sommet de sa gloire. Laissant le déclin aux formations trop sûres d’elles ne sachant pas s’arrêter.


Un reproche (puisqu’il en faut bien un), ce disque a certainement influencé toute la post-britpop qui a transformé cette musique, si fédératrice, en variété molle du genou. Néanmoins, ce n’est pas non plus la faute du groupe.


Ah et une dernière chose, « Bitter Sweet Symphony » est non seulement un des plus grands hits de tous les temps, mais il explose également l’original des Rolling Stones. Une vérité qu’il est toujours bon de rappeler en ces temps troubles.


Chronique consultable sur Forces Parallèles.

Seijitsu
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le 6 oct. 2017

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