D'autres critiques sur mon blog : http://www.essaisparticuliers.com/]


La tendance musicale du début de ce XXIème siècle ne serait-elle pas à la musique violente et exutoire d'une société à bout de souffle ? C'est ce que je me dis. Peut-être que c'est un chant de cygne civilisationnel. Y'en a marre, c'est bien ce qu'on aime dans SEXY SUSHI. J'ai vu qu'un critique des Inrock le comparait au Dadaïsme, ça paraît quand même assez exorbitant, les prétentions esthétiques n'ont rien à voir, mais en terme de rupture et de critique sociétale, pourquoi pas. Les textes qu'écrit Lanoe restent construits, réfléchis, et ne sortent pas d'un chapeau dans lequel on a foutu des bouts.
Comparaison :
"Enfant d'putain d'salope ta mère"
"Enfant coagulé sur son strapontin pot de chambre" (Tzara)


Le motif du sang et de la violence peut se retrouver chez les deux, enfin bon, ceci n'est pas une étude comparative.
Je voulais aussi comparer FAUVE et SEXY SUSHI, dans le profond sentiment de malaise et d'ennui qu'ils propagent.
Sinon, étant une adepte de ce groupe depuis 2007, je trouve que ce nouvel album est celui de la maturité, quand Ciryl était celui de l'adolescence avec ses écarts ratés (dépêche toi, gilet rouge) , mais ses fulgurances (On devient fou ici, Love les Tartes). C'est une sorte de tragédie, on est aspiré vers le noir, l'obsur, vert la "forêt' pour reprendre un mot de leur titre : "forêt mystique, le malin qui grandit en moi". C'est ça, il y a un élément de folie qui était à l'origine, une folie joviale, dansante, excitée et provocante sur les premiers albums (Estafette, Sex Appeal, Petit PD, Cheval) et qui devient tragique, dépressive et grave dans cet album. (Calvaire, entre autre). Il y a, dans les thémes musicaux, plus de silence, de pesanteur, moins de mouvement, et en cela, musicalement, Sexy Sushi se rapproche de la langueur de second groupe de Lanoe, Mansfield.TYA (que je préfère à titre personnel). Sexy Sushi esthétiquement veut rompre les codes, créer la rupture, en s'opposant aux normes esthétiques des grands labels, il est le chantre de la musique underground & indie. Il démontre qu'aujourd'hui le public demande de la sincérité, et non du consensuel à la Julien Doré ou du pseudo revendicatif qui reste dans le système. Avec Stupeflip, FAUVE et Sexy Sushi, on voit une tendance qui se profil et qui montre qu'en ce début de millénaire, "on s'fait chier", on trouve cette société déguelasse, et on rêve de changement. Ce n'est plus de l'utopie comme nos parents l'on porté en 1968, c'est juste un grand ras le bol, un fouttoir puissant dans lequel des sentiments divergeants se rencontre, et où la débauche apparaît comme une nouvelle solution (Estafette). Il y a un "grand trou noir" dans nos vies, et Sexy Sushi a mis le doigt dessus.
MERCI !


ps : à noter que musicalement SS se dirige vers quelque chose d'assez mystique, casi religieux. Ce serait intéréssant à analyser. Il y a une telle sacralisation de ce groupe que ça en fait peur parfois, quand même.

Mansfield
9
Écrit par

Créée

le 14 mars 2014

Critique lue 513 fois

3 j'aime

1 commentaire

Mansfield

Écrit par

Critique lue 513 fois

3
1

D'autres avis sur Vous n'allez pas repartir les mains vides ?

Du même critique