Second album du Velvet Underground et dernier avec John Cale (il sera remplacé par Doug Yule), « White Light/White Heat » est résolument sombre, terrifiant, agressif et marque la fin de la première partie de carrière du Velvet. La production est à l’image de cette atmosphère, noire et brutale. Les paroles sont souvent glauque et trash et son majoritairement tournée vers la drogue.

La géniale chanson titre qui ouvre l’album donne tout de suite le ton. C’est crade, sombre, les guitares sont saturées au maximum et Lou Reed évoque les amphétamines. Avec comme fond musical toujours ce son crade et saturé, le groupe enchaîne par « The Gift », un excellent et accrocheur exercice de style où John Cale lit une nouvelle écrite par Lou Reed où une jeune fille tue accidentellement son petit ami qui s’était enfermé dans un cadeau. « Lady Godiva’s Operation » est chanté par John Cale alors que le texte semble évoqué la jeunesse traumatisante de Lou Reed (et de ses opérations d’électrochocs). La rythmique est plus lancinante et tout autant de qualité, mais Lou Reed s’intercalera entre les paroles de Cale de temps en temps. Le groupe enchaîne avec « Here She Comes Now », chanson pop très courte et assez légère, surtout vis-à-vis du reste de l’album.

Puis le groupe se déchaîne à nouveau avec « I Heard Her Call My Name » qui clôt la face A, morceau très puissant et agressif marqué par le son bruitiste ainsi que les larsens provoqués par les amplis. La Face B est consacré à un seul et unique morceau, le long et magistral « Sister Ray ». Le titre vient du nom que donnait Lou Reed à sa seringue et, enregistré en une seule prise, laisse le groupe s’en aller à diverses expérimentations et improvisations.

Un album encore plus sombre, dérangeant et torturé que le premier du groupe mais qui s’avère aussi excellent. Le dernier avec John Cale avant que le Velvet prenne un virage beaucoup plus pop, doux et (énormément) moins sombre et hanté. Comme le premier disque, ce sera aussi un échec commercial à sa sortie. Un album comme on a l’occasion d’en écouter très peu, un album unique et génial.

Ma sélection :

White Light/White Heat : http://www.youtube.com/watch?v=62ckXALWn1M
The Gift : http://www.youtube.com/watch?v=mI-YiaWDgB4
I Heard her call My Name : http://www.youtube.com/watch?v=SJgA-q6nHHI
Sister Ray : http://www.youtube.com/watch?v=53F5nY68cBM

"Cycle" Lou Reed : http://www.senscritique.com/liste/Lou_Reed_A_Rock_n_Roll_Animal/509908
Docteur_Jivago
9
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Ma discothèque idéale, Lou Reed - A Rock'n Roll Animal et It's only rock'n roll... (but I like it !)

Créée

le 7 juil. 2014

Modifiée

le 7 juil. 2014

Critique lue 813 fois

22 j'aime

Docteur_Jivago

Écrit par

Critique lue 813 fois

22

D'autres avis sur White Light/White Heat

White Light/White Heat
Erw
5

Critique de White Light/White Heat par Erw

Deuxième album du fameux groupe légendendaire que tous révèrent. Mais non, au risque de me faire pendre sur la place publique, je ne comprends simplement pas. White Light/White Heat est le...

Par

le 13 août 2012

18 j'aime

12

White Light/White Heat
JZD
10

Critique de White Light/White Heat par J. Z. D.

Je viens d'écouter Everybody know this is nowhere, et c'était chouette, fiévreux, comme disent les critiques, et ensoleillé ; les sons bruts et lourds de Californie, il n'y a pas à dire, ils sont...

le 31 juil. 2012

16 j'aime

White Light/White Heat
EricDebarnot
10

Le sommet...

Le sommet du V.U. est leur pire descente aux enfers : en vrille… Un concassage impitoyable mais fascinant de notre confort musical, des mots littéralement visqueux à la perverse fascination, de...

le 28 avr. 2014

11 j'aime

Du même critique

Gone Girl
Docteur_Jivago
8

American Beauty

D'apparence parfaite, le couple Amy et Nick s'apprête à fêter leurs cinq ans de mariage lorsque Amy disparaît brutalement et mystérieusement et si l'enquête semble accuser Nick, il va tout faire pour...

le 10 oct. 2014

170 j'aime

32

2001 : L'Odyssée de l'espace
Docteur_Jivago
5

Il était une fois l’espace

Tout juste auréolé du succès de Docteur Folamour, Stanley Kubrick se lance dans un projet de science-fiction assez démesuré et très ambitieux, où il fait appel à Arthur C. Clarke qui a écrit la...

le 25 oct. 2014

155 j'aime

43

American Sniper
Docteur_Jivago
8

La mort dans la peau

En mettant en scène la vie de Chris The Legend Kyle, héros en son pays, Clint Eastwood surprend et dresse, par le prisme de celui-ci, le portrait d'un pays entaché par une Guerre...

le 19 févr. 2015

151 j'aime

34