J'en attendais sans doute trop

Je vais culpabiliser les gars, je sais que je vais culpabiliser. Je sais que ce que je vais dire va faire de moi un mauvais fan de Pink Floyd, que plus jamais on ne m’attribuera ce titre. Comme je m’en veux moi-même, mais le mal est fait et il est irréparable.
Quand je voyais toutes ces notes, tous ces éloges, je me disais « merde, faut que je l’écoute celui-là ». Wish You Were Here, merde, j’en avais déjà écouté plus de la moitié. Oui, j’avais déjà écouté Shine On You Crazy Diamond (et pas qu’une fois), de même pour le morceau Wish You Were Here (souvent crédité comme le meilleur morceau du groupe). Donc, oui, dans l’ensemble, je savais ce qu’était Wish You Were Here. Mais je pensais qu’en écoutant l’ensemble d’un coup, j’allais encore frissonner, que j’allais encore partir très loin dans un délire rock. Plus tôt dans la journée, j’avais écouté Dark Side of The Moon pour la troisième fois, et j’étais parti très loin dans les airs. Bref, je pensais que j’allais revivre un The Wall ou un Dark Side of The Moon.
Il n’en fût rien !
Mon truc, c’est la marche. Je sais pas pourquoi, mais j’aime marcher dans une direction pendant une heure avec ce vent frai breton et ce soleil réchauffant ma peau avec une température de 25°C. Et souvent, j’écoute de la musique en même temps. J’avais quinze minutes de marche, et après, j’allais pouvoir me prélasser dans mon lit d’internat de retour d’une grosse journée de lycéen. Bref, j’avais une bonne heure à rien foutre, et c’était le moment opportun pour m’écouter Wish You Were Here (un pote m’avait passé cinq albums du groupe dans mon téléphone, j’étais très heureux).
Bref, pour la énième fois, j’allais écouter encore Shine On You Crazy Diamond. J’allais encore une fois écouter le morceau Wish You Were Here. En gros, je n’allais découvrir que deux morceaux, Welcome to the Machine et Have a Cigar.
Shine On You Crazy Diamond est un morceau remarquable. Le clavier de Wright et la guitare de Gilmour s’accordent parfaitement pour l’ouverture de ce morceau (et de l’album par la même occasion), viennent s’ajouter Mason à la batterie et la basse de Waters quelques minutes après pour nous faire ensuite frissonner une première fois lorsque ça commence à chanter. Bref, Shine On You Crazy Diamond est une pépite, bien qu’il s’agit là d’un morceau que je n’ai jamais réellement adoré comme un Comfortably Numb ou un Time. Tant que j’y suis, la seconde partie de Shine On (bien que bonne), demeure une conclusion flemmarde et peu surprenante pour clore un album jugé aussi bon. Ce qui faisait l’osmose de la première partie était l’assemblement parfait des instruments alors que dans cette seconde partie, tout part un peu dans le n’importe quoi et on a l’impression que chaque membre fait un peu ce qu’il veut de son côté.
Quant à Wish You Were Here (le morceau), je le voyais souvent crédité comme étant le meilleur morceau de tout le groupe. Bien qu’il s’agisse là d’une chanson magnifique, très mélancolique et fort agréable, je le trouve à mon goût peu fracassant et ne me déstabilise aucunement. C’est agréable, mais pas transcendant à mon goût.
Pour ce qui est de Welcome to the Machine et Have a Cigare, eux m’ont laissé complètement indifférents. C’était la déception de cet album, ils ne faisaient qu’accompagner mes pensées sans en prendre le dessus. Car oui, quand j’écoute de la musique, je pense à autre chose. Et si la chanson est assez puissante pour occuper toutes mes pensées (exemple : Comfortably Numb et Time), là, ça me marque. Par contre, si elle est restée en simple accompagnatrice de ma pensée, il semble bien évident que j’en oublie même l’air une fois la chanson terminée. Et ouais les gars, demandez-moi de vous siffler la mélodie de Welcome to the Machine ou Have a Cigare, j’en serai incapable. Je ne m’en souviens pas.
Bref, vous l’aurez compris, ma déception réside dans le fait que Wish You Were Here ne m’a aucunement transporté ni même marqué. On pourra me dire que les paroles sont magnifiques (et je ne le nie pas, elles le sont réellement), on pourra me dire que c’est l’album qui représente le mieux leur style (bien qu’il ne cesse de changer au fil des périodes), ça ne me fait même pas réagir.
J’en suis moi-même désolé, mais Wish You Were Here ne m’a rien fait ressentir. Croyez-moi, j’en suis désolé, mais pour moi, c’est un album sympa, mais loin d’être aussi sensationnel que ce qu’on m’a dit.
Je m’en vais désormais rendre mon badge de « vrai » fan des Pink Floyd, je ne mérite plus ce titre. Je vais maintenant aller écouter du Maitre Gims, car c’est tous ce que je mérite.

PS : Ne croyez pas que je ne suis plus fan de Pink Floyd et que je suis réellement allé écouter du Maitre Gims (tu m’prends pour qui). Je me moque juste gentiment des gens qui disent qu’on est pas des vrais fans si on a pas aimé cet album. Bref, passez une bonne journée, bisou.

Nouvelle critique un an après celle-ci avec un avis un peu plus réfléchie de l'album

Je me rend compte que j'ai pu être très agaçant dans ma première critique de Wish You Were Here. J'étais contrarié, et en même temps, je sentais cette colère légitime. J'attendais mieux de la part de Wish You Were Here. Quand on me ventait une œuvre aussi dingue et puissante qu'un The Wall ou un Dark Side Of The Moon, j'étais tout intéressé, et encore à l'époque, il me restait beaucoup à découvrir de chez Pink Floyd.

Le truc avec Wish You Were Here, c'est que je devais déjà connaître la moitié de l'album. Bah oui, on m'avait tellement chanté les louanges du morceau titre, ou du gros Shine On You Crazy Diamond qu'au final, il ne me restait que Welcom To The Machine et Have a Cigare à découvrir.

La première fois que j'ai écouté, j'ai pas aimé Welcom To The Machine, et j'ai trouvé Have a Cirage pas très intéressant.

Voilà voilà.

Du coup, je suis resté fâché assez longtemps avec cet album. Lui reprochant d'être ce qu'il n'est pas, un chef d’œuvre. Car oui, même si, aujourd'hui, je le trouve très bon, il ne figure clairement pas parmi mes albums préférés du Floyd.

Et en fait, la raison, c'est un morceau, celui sur lequel beaucoup de personnes s'appuient pour analyser l'album, c'est Shine On You Crazy Diamond. C'est certainement l'un des morceaux préférés du groupe, tout le monde est en adoration face à ce morceau divisé en deux, qui semble plonger chacun dans un état de béatitude aiguë dont seul les Floyd ont la recette.

Le truc, c'est que Shine On m'en touche une sans faire bouger l'autre. Je le trouve excellent, mais en ce qui me concerne, il ne me fais pas monter au septième ciel. C'est un morceau d'ambiance, qui plus est, celui qui est censé vous introduire dans l'album. C'est le morceau qui détermine votre avis sur l'ensemble de l'album. Si vous n'entrez pas dans Shine On, vous ne rentrerez définitivement pas dans le reste de l'album !

Et Shine On a toutes les qualités pour vous faire rentrer dedans. Des notes longues, un clavier doux, des solos de guitares super bien foutus, un Waters super au chant, et surtout, une excellente prestation au saxophone. Mais voilà, quand j'écoute Shine On, l'ennuie guette toujours, et je n'entre jamais complètement dedans (même en live).

Du coup, même si je reconnais la splendeur de Shine On sans en vivre l'expérience, je me retrouve donc mal préparé pour la suite.

Et la suite, c'est Welcom To The Machine, clairement le morceau qui m'enchante le moins de tout l'album. Les arrangements sont tops, d'ailleurs, dans tout l'album c'est le cas, sauf que rien ne me fais plaisir dans ce morceau. La guitare n'est franchement pas agréable à entendre, y a une sonorité qui revient souvent et qui fait d'ailleurs la marque du morceau qui perso, me fais chier à chaque fois. Et puis... même, si j'adore Gilmour comme un Dieu, pour le coup, j'aime pas sa façon de chanter ! Et je comprend bien le concept du morceau, puisqu'il est censé parler de Syd Barrett et de tout le délire de drogue qui lui passe dans la tête. C'est un morceau sensé refléter la folie de Barrett (en tout cas, c'est ce que j'ai compris). Du coup, même si l'objectif est atteint, bah j'en ressort jamais très content de ce Welcom To The Machine et je ne l'écoute jamais indépendamment de l'album.

Bref, une fois tout ça terminé, arrive Have A Cigare, et c'est sous doute le morceau qui me remonte le moral à chaque écoute. Have A Cigare est merveilleusement porté par la voix grinçante et géniale de Roy Harper, qui s'est un peu incrusté à l'enregistrement (l'histoire, c'est que ni Gilmour ni Waters n'étaient satisfaits de leurs chants pour le morceau, Harper a débarqué et à proposé de chanter. Encore aujourd'hui, Waters regrette de ne pas avoir gardé sa prise). Et puis surtout, il y a un super solo de guitare ! Et pour le coup, celui-là me marque vraiment, contrairement à ceux de Shine On. Enfin bref, j'adore ce morceau et il me remet toujours la pêche pendant l'écoute de cet album, pour enfin arriver à ZE morceau.

Je me souviens encore qu'à l'époque, je n'étais pas fan du morceau Wish You Were Here, je le trouvais très beau, très gentil mais... mouais, Pink Floyd m'a plus fait vibrer que ça. Et c'est marrant parce que quand vous vous mettez à jouer de la musique, vous ressentez la chanson différemment. Perso, j'ai appris ce morceau à la guitare (comme beaucoup d'autres de Floyd mais celui-là ma particulièrement marqué). En fait, la simplicité du morceau (sans déconné, il est très simple à apprendre), et bah ça m'en a rendu follement amoureux. Cette simple introduction à la guitare, ce petit solo pas piqué des hannetons vraiment beau, puis cette rythmique encore une fois toute conne, bah ça fait son effet. Le chant de Gilmour est magnifique et c'est rare que sa voix soit aussi envoûtante. Quant aux paroles, elles sont sublimes, merveilleusement belles, sujettes aux interprétations, mais en tout cas, elles parlent à tout le monde, car ça s'adresse à quelqu'un qu'on a perdu. Du coup, tout le monde s'identifiera au texte, et ça pince un peu beaucoup le cœur... Voilà.

Comme si ce n'étais pas suffisant, Wish You Were Here (le morceau), nous quitte par un fade-out où une sonorité aérienne prend le dessus pour enchaîner sur le final de l'album. Shine On You Crazy Diamond (partie XI-X). Et encore maintenant, je me souviens d'à quel point ce morceau m'avait paumé. J'avais l'impression que chaque musicien jouait son instrument indépendamment des autres et à mon sens, ça ne formait aucunement un tout au point de me faire chier lamentablement. Maintenant j'aime mieux, n'empêche que je suis toujours pas fan. J'ai pas vraiment d'avis particulier sur cette deuxième partie de Shine On, elle m'enchante moins que la première partie, mais ça reste un bon morceau. La conclusion reste belle, et la chanson nous abandonne (encore) par un fade-out bien placé.

Du coup, Wish You Were Here, j'aime mieux, mais quand même. Je reste encore, très en retrait sur cet album par rapport aux autres. J'ai l'impression d'être face à un album très lisse, avec en même temps, des textes et des sonorités très violentes (Welcom To The Machine, putain, ce que ça fait mal). On a des morceaux très doux, très posés qui envoûtent l'auditeur (Shine On, Wish You Were Here), et d'autres beaucoup plus acerbes, qui n'hésitent pas à le bousculer. Bref, Wish You Were Here, c'est un oui, mais pas aussi gros que sur un Dark Side Of The Moon ou un The Wall. Disons que je le réécoute beaucoup moins que ceux-là.