Wish You Were Here
8.5
Wish You Were Here

Album de Pink Floyd (1975)

Peu de gens savent comment le genre du concept album est né. En même temps, c'est d'une banalité confondante.


Imaginez vous aux premiers pollens du printemps éternuer dans les règles de l'art de l'époque, la main devant la bouche, et non le coude. Il peut arriver, parfois, que les résidus des multiples rhumes, apparu lors de l'hiver décliné, s’agglomèrent et forment une pâte glaireuse filant telle une étoile se loger pile au centre mathématique de votre main.


Ce phénomène est arrivé à un moment bien précis de la carrière de sieur Paul McCartney, dans une conjoncture spéciale ou l’iconographie de l’idolâtrie ne pouvait que décliner et qu'émergeait la liberté de dire des conneries, un éternuement soudain de la presque sainte personne synchronisé à un trou d'air imprévu dans le mouvement perpétuel de l'univers solidifiât cette idée plus ou moins farfelue qu'un disque racontant plusieurs petites histoires pouvait finalement en raconter qu'une seule.
Foi de scarabée, aucun liverpuldien n'avait vu le coup venir et les 4 caballeros en furent baba bien après être devenus cool, coupant la weed sous le pied de vous savez Qui.


De l'expression "ce n'est pas tombé dans l’œil d'un sourd", l'orchestre qui enregistrait à coté des Beatles et leur club de célibataires ne fut autre que Pink Floyd. Groupe, qui à l'époque, ne buvait pas que de l'eau, ils ont pu attentivement observer la bizarrerie et grand bien leur en a prit, ils en ont pris de la graine et se sont accaparés la thématique du thème par le coté le plus compliqué de la chose. le coté musical.


La moindre des honnêtetés est de reconnaitre que chaque album du groupe a développé une identité musicale différente, une couleur. Au bout de plusieurs disques, un langage musical commence à se distinguer, le groupe excelle dans les ambiances, les changements de tons, de tonalités, les musiques de films, bref au bout de moult années d'expériences accumulées, il est normal de penser à un moment de faire progresser son rock.


Maintenant que le groupe à accumulé assez d'eau à son moulin pour s'exprimer, il suffit de mélanger toutes les phases passées, conjuguer toutes les couleurs et on obtient non seulement le disque Dark Side of the Moon mais aussi sa pochette.


Exit les petites histoires de starlettes, le groupe est composé de londoniens cultivés et distingués, d'ailleurs, écouter Pink Floyd est toujours un peu snob, qu'on ne se l'avoue ou pas, et il est de bon ton de parler de problème de société ou d'introspection, ce qui constituera une remarquable alternance pendant quatre enregistrements qui mèneront Rogers Waters à se confiner (1) jusque son délire final.


Si on s'arrête un peu sur Wish You Were Here, l'histoire des paroles, on la connait tous, c'est celle de Syd Barrett, espèce d'Icare perdu dans le dédale de la folie lysergique pour la version officielle ou Amphitryon du 20 ème siècle pour les adeptes de la théorie du complot. Si le texte veut lui rendre hommage, on ne peut s'empêcher de percevoir le coté introspectif de la rock star confirmé plus tard. Pourtant, comme dans Dark side, la musique parle de vie, de naissance et de mort. Comment ne pas imaginer une genèse, un jardin d'éden dans le premier titre, un purgatoire dans le second et une solitude extrême pour finir la première face. La seconde agissant comme un effet miroir résumant en sens inverse la première partie de la même manière que l'on peut voir sa vie défiler avant de mourir.


Pour moi, toute la discographie du groupe (jusque 79 et quelques) fait partie d'un tout et il m'est impossible de choisir un album préféré tant chacun a eu droit a son heure de gloire dans ma vie. Néanmoins dans sa constitution des titres, dans le rapport musique/paroles, il se peut que Wish You Were Here se révèle être le plus équilibré. Ce qui n'est, finalement, pas le meilleur critère pour raconter Syd Barrett.


(1) challenge confinement, 3ème semaine


https://www.senscritique.com/album/The_Dark_Side_of_the_Moon/critique/165919575
https://www.senscritique.com/album/The_Endless_River/critique/228823392

Toshiba
10
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le 10 avr. 2020

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