…And Justice for All par Wolo Lo

Groupe mythique pour certains, une référence pour beaucoup, on parle là d'un groupe qui a joué un rôle majeur dans le Metal à coup sûr. Metallica n'était déjà plus à présenter pour la sortie de son 4ème opus ...And Justice For All, surtout après le très réussi Master Of Puppets.

Hélas un gros changement de line-up intervient avant la création de cette bombe de thrash metal, avec le décès de Cliff Burton, leur bassiste devenu légendaire qui a rejoint Jimi Hendrix et Randy Rhoads au panthéon des dieux du metal, victime d'un terrible accident de bus sur la tournée de Master. Un "gros" changement avec seulement un membre en moins? ça fait presque sourire aujourd'hui tellement le turn-over dans les groupes est imposant, mais oui un gros changement, car cette douloureuse perte a gravement affecté le groupe, James Hetfield plus particulièrement, et à partir de là les bassistes de Metallica n'auront pas la place qu'ils méritent, n'ayant qu'une présence que toute relative sur album. Ici le bassiste c'est Jason Newsted (ex-Flotsam & Jetsam), qui s'illustrera bien plus sur scène en tout cas.

...And Justice For All, contrairement à son prédécesseur, c'est un album à la production froide et sombre, avec une batterie mise en avant au son très particulier. Echec de production? Pas pour moi, c'est au contraire une réussite, ce qui fait d'un album un cd qu'on a pas envie de ranger car on l'a doué d'une âme.
En terme de composition, Metallica atteint ici son apogée, avec la furieuse et écolo Blackened et son riff ultra thrash, la mélancolique et puissante One et son passage présolo de Lars Ulrich à la double grosse caisse devenu mythique, la terrible et sombre Harvester of Sorrow au thème si tabou... et aussi la triste To Live Is To Die, avec le seul texte écrit par feu Burton ici narré par Hetfield. En clair rien à jeter, les solis de Kirk Hammet fusent, les rythmiques s'enchainent jusqu'à la transe sur Dyers Eve, on sent la tristesse qui se meut en colère d'un bout à l'autre de l'album, éructée par une hargne terrible dans le chant d'Hetfield, qui marquera l'album certainement le plus agressif de Metallica. Un album qui de plus passe très bien sur scène, on regrette qu'ils en jouent si peu, moi pour ma part je regrette surtout de n'avoir pu assister à la tournée, dont un concert entier fait partie du Live Shit : Binge & Purge qui sortira de nombreuses années plutard.

Difficile d'en dire plus, il faut l'écouter, et après des années et des années d'écoutes, de contre-écoutes, de sur-écoutes, je m'en lasse pas, signe certain que je tiens là une bombe intemporelle.