Reign in Blood
7.6
Reign in Blood

Album de Slayer (1986)

Les claques les plus courtes sont les meilleures

Je crois qu'il faut que je me fende d'une critique (constatez la prédominance du JE, au centre du Facebook qui s'ignore qu'est Senscritique), comme ça, histoire de. Reign In Blood est une histoire d'amour avant tout. Un peu rough, l'histoire, mais belle quand même. Ce qui souffle à la première écoute, tout juvénile qu'on est quand on appuie sur "play", c'est la déferlante de guitares qui font leurs chiennasses et se démènent à bâtons rompus. C'est la touche Hanneman/King qui fait des merveilles, mais ça on l'apprend qu'après, quand on a bien lu ses Fan2 du Metal et regardé ses clips de groupies.


Ce qui souffle c'est la vitesse d'exécution, certes, mais c'est aussi et surtout un sens aigu de la composition qui fait que tous les morceaux s'enchainent à merveille et parviennent à dégager un certain Groove et une unité qui fait bloc, malgré une production un peu âpre et "agressive". Soit des compositions concentrées (moins de 3 minutes pour la plupart), basées une formule efficace composée d'un riff d'entrée accrocheur, d'une rythmique qui donne un sentiment d'urgence, courant à sa perte, de petits breaks mid-tempo bien sentis, de soli qui se répondent avec vélocité et virtuosité et d'une conclusion tonitruante tranchée en moins de 2 tout en laissant le sentiment d'achevé et de finition d'orfèvre.


Passé le carrefour de "Jesus Saves" (peut-être mon morceau préféré pour son feeling punk), on s'imprègne davantage des méandres "Slaytanic", de cette ambiance vicieuse et viciée, presque macabre ("Postmortem" est peut-être le plus représentatif), qui entoure ces brûlots Punk-Hardcoroïdes qui ne disent pas leur nom (merci l'hommage tardif sur Undisputed Attitude), et qui confère une toute autre dimension à cet assemblage qui peut sembler de prime abord "pan pan boum boum one shot chaud lapin je cartouche tout dans mon slip en 2spi" (JE me mets dans la peau du profane, pas du petit moi de 15 ans qui a été ébaubi dès la première écoute).


C'est ce qui fait la force de cette boucle infernale d'une trentaine de minutes, qui impressionne d'emblée, puis qui par son ambiance sous-jacente lui donne un goût de reviens-y, encore et encore...

Créée

le 28 juil. 2015

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Adrast

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