Je vais parler des deux tomes composant cette histoire en une seule critique. Ce sera plus simple.


L'intrigue


Cette histoire se déroule en 1869, nous suivons les aventures du jeune Séraphin Dulac et de son père, tous deux lancés dans la quête de l’Ether, une mystérieuse substance présente par delà l’atmosphère et source potentielle d’une énergie incroyable. Une quête qui les mènera jusqu’au Neuschwanstein, l’extravagant château du roi Ludwig II de Bavière et même au delà, vers l’espace.


Un an avant le début de l’histoire, la mère de Séraphin, Claire Dulac, disparait dans l’espace lors d’une expérience pour trouver l’ether. Ses dernières notes aterrissent littéralement entre les mains de Ludwig II de Bavière. C’est ainsi que Séraphin et son père sont invités à le rejoindre. Et l’aventure commence.


On retrouve donc une ambiance Steampunk, avec des machines extraordinaires utilisant les technologies de la révolution industrielle. L’éthernef en est le plus bel exemple. Son mecha-design est superbe, malgré quelques détails kitschs, mais on échappé au pire quand on repense au premier projet conçu par l’architecte du roi.


Le début de l’histoire et le contexte ressemblent de manière troublante au début du film SteamBoy d’Otomo Katsuhiro.


Voici la bande annonce originale en HD de Steamboy pour avoir une idée des points communs.


On peut énumérer les similitudes suivantes :


-La révolution industrielle.


-Un jeune héros intrépide dont l’un des parents à disparu lors d’une expérience sur une source d’énergie révolutionnaire.


-Un voyage qui démarre par un trajet en train avec une tentative d’enlèvement par d’étranges ennemis voulant dérober des secrets scientifiques.


-Une jeune alliée un peu pimbêche au caractère bien trempé.


C’est donc classique, mais vraiment pas désagréable.


Les personnages :


On retrouve les archétypes des personnages d'histoires d'aventure.
Le trio des enfants est classique, façon Esteban, Zia et Tao des Mystérieuses Cités d’Or. Mais les caractères sont plus modernes. Ils se sont baptisés les chevaliers de l’Ether.
-Séraphin est le héros principal, courageux, déterminé.
-Sophie est plus posée, elle aime s’instruire.
-Hans est un peu plus spontané, bricoleur, un peu peureux. Il joue un peu le faire valoir comique.


Le père de Séraphin lui aussi est un homme déterminé, mais meurtri par la disparition de son épouse. Il ne souhaite pas que Séraphin vivent le même drame.


Le roi Ludwig II est beau et charismatique, mais dangereusement perdu dans ses rêveries, à l’image du vrai personnage historique, fantasque et solitaire.


Graphisme :


Le style graphique est convaincant. Il mêle le franco belge et le manga. Alex Alice a assimilé un chara-design assez proche de ce que peuvent proposer les japonais. On retrouve des ruptures de ton avec les passages plus légers aux dessins plus humoristiques.
On observe aussi les effets de personnages témoins ou de personnage mannequin lors des scènes clés. Il est fait usage de ces effets avec parcimonie, ce qui est appréciable.


La touche personnelle est apporté par la mise en couleur. tout est fait à l’aquarelle. Les cases n’ont pas de contours, les traits du dessin semblent crayonnés, et les phylactères ont des contours sépias.


Tout cela contribue à créer un ensemble très doux et élégant, c’est parfois somptueux. Le seul soucis, c’est que cela donne des planches un peu confuses, manquant de contraste. Il est donc conseillé de bien se poser au calme pour vraiment savourer le livre.


En conclusion :


Le fond et la forme s’associent pour créer un ensemble très réussi, l’histoire est pleine de rebondissements et les personnages sont attachants. Cette histoire a tout pour être un classique, à la manière d’une aventure de Jules Verne.

JulienFlorent
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Créée

le 29 janv. 2016

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Julien Florent

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D'autres avis sur 1869 : La Conquête de l'espace - Le Château des étoiles : Intégrale, tome 2

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