Si vous étiez pourvu de super-pouvoirs décuplant votre force, votre agilité et vos réflexes de manière à ce que vous soyez alerté de tout danger environnent, que feriez-vous ?


Mettre à profit ses capacités de manière à faire le bien autour de vous ? Où les utiliser à des fins personnelles ?


Le jeune Peter Parker a opté pour la seconde option lorsqu’il a découvert ses super-pouvoirs après avoir été mordu par une araignée radioactive. Ce qui lui coûtera la mort d’un être cher et lui fera comprendre le sens des responsabilités duquel il conclura l’adage suivant : « Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités. ». Dès lors, Peter Parker deviendra Spider-Man et mettra tout en œuvre afin de rendre New-York plus sûr pour ses habitants. Cette tâche ardue ne se fera pas sans difficultés car Peter Parker, en plus de combattre des criminels de plus en plus dangereux, doit gérer sa vie privée ainsi que l’image négative que lui colle la presse sur le dos à chacune de ses apparitions entant que Spider-Man.


L’histoire que je viens de vous résumer est, je suppose, connue par bon nombre d’entre vous. Certainement grâce aux diverses adaptations qu’a connu l’homme araignée au fil du temps. Parmi les plus notables, on retient souvent celle de Sam Raimi, Marc Webb où du MCU. Mais avez-vous déjà eu l’occasion de lire les toutes premières histoires écrites par Stan Lee et dessiné par Steve Ditko ?


Au fil des pages, la personnalité de Peter Parker se dévoile à nous. Intello, timide, loser, le jeune Parker est loin de ressembler aux créations précédentes de la Maison des Idées. En effet, il n’est ni un super soldat, ni un scientifique qui se transforme en colosse, ni un dieu nordique, mais uniquement un adolescent, avec des problèmes et une vie d’adolescents à gérer en plus de son job de super-héros. Effectivement, contrairement à ses comparses, Peter Parker est en proie aux doutes, possède des faiblesses et des imperfections comme nous tous. De plus, il lui arrive de perdre face à ses adversaires et une grande partie de ses concitoyens ne le considèrent pas comme un héros. On peut dire que l’image du héros confiant, convaincu de ses actions et adulé par les citoyens en a pris un coup à l’époque. Du propre aveu de son cocréateur Stan Lee, le but avec Spider-Man était de proposer au lectorat de l’époque, un nouveau personnage dans lequel il pouvait se reconnaître et donc s’identifier. Une volonté remarquable d’autant plus qu’elle permet à l’homme araignée d’être un super-héros proche des lecteurs de par son jeune âge et ses préoccupations.


Cette proximité avec leurs lecteurs permettait à Stan Lee et Steve Ditko de proposer des histoires nouvelles, avec une structure narrative révolutionnaire pour l’époque. Pour avoir eu l’occasion de lire des comics de l’avant Spider-Man, la structure des histoires se résumait souvent à la même chose en plus d’être sans réel conséquence sur le héros. Tandis que les aventures de l’homme araignée se suivent notamment par l’évolution de la mentalité de Peter Parker au fil des histoires mais également par le biais des conséquences de ses actes. Plusieurs des récits présents dans cette première intégrale suivent la même trame scénaristique, mais Peter Parker ressort de chaque aventure grandie en apprenant de ses erreurs. Cependant, il ne faut pas oublier que ses histoires datent des années soixante, il ne faut donc pas être surpris de voir certaines choses loufoques, comme voir Spidey affronter des extraterrestres où empêcher une navette spatiale de s’écraser sur New-York par exemple.


Mais même les histoires les plus kitsch de cette intégrale sont agréable à parcourir ne serait-ce que pour apprécier le travail de Steve Ditko au dessin. Chaque case regorge de détails rendant le dessin réaliste pour donner vie aux histoires écrites par Stan Lee. Il suffit de porter son attention sur la toute première aventure de Spider-Man pour constater le souci du détail de Steve Ditko.
D’abord, en s’intéressant à la première page du Amazing Fantasy #15. Peter Parker est en retrait par rapport à un groupe d’adolescents que l’on devine être de son école. Dos au murs, livres de cours à la main, portant un tricot ringard et des lunettes, Steve Ditko montre que Peter Parker est un paria par rapport aux autres adolescents « dans le coup ». Le geste de main que Flash Thompson effectue dans sa direction démontre le mépris que lui et sa bande éprouve envers Parker.


Ensuite, s’intéresser aux dessins permet aussi de remarquer les détails rendant chaque personnage quasi vivant. En effet, Steve Ditko insiste sur des éléments du visage comme les rides où l’expression faciale pour donner un aspect réel à ses personnages. Il suffit de voir comme Tante May parait frêle, âgée et fragile pour remarquer que c’est grâce au coup de crayon de Steve Ditko qu’elle prend vie.


Enfin, il me semble nécessaire de parler de la gestuelle de Spider-Man que nous devons aujourd’hui encore à Steve Ditko car il a créé les poses les plus iconiques de l’homme-araignée.


Finalement, pour apprécier cette première intégrale dédiée à Spider-Man, il faut être un minimum curieux. Être curieux du personnage et de ses origines certes, mais également de découvrir une œuvre originale et révolutionnaire pour l’époque. S’intéresser à cette intégrale, c’est aussi être curieux de découvrir une œuvre écrite par Stan Lee lui-même pour remarquer sa grande qualité de conteur d’histoire tout en étant épaté par la qualité des dessins fait entièrement à la main par Steve Ditko. Incontournable pour tout fan de l’Homme-Araignée, cet ouvrage est idéal afin d’en savoir plus sur le personnage tout en ayant un bon aperçu de ce que proposait les comics de l’époque.



En vous remerciant de m’avoir lu ! =)


steevewithonee
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