Il s'agit là du premier album de la série des Alix, narrant ici les aventures de cet esclave gaulois orphelin qui parcourt le Moyen-Orient et la Méditerranée pour retrouver sa patrie d'origine.

Alix va devoir affronter de nombreux dangers : les Romains, et notamment les partisans de Pompée, mais aussi les Parthes, les loups, le peuple Haikane, des pirates scythes, le grec Arbacès. Il se retrouve au cœur des luttes de pouvoir militaro-politiques propres à la République romaine de l'époque, notamment entre César et Pompée.

C'est une BD qui se lit facilement, bien qu'elle soit très dense. Son auteur est Jacques Martin, le dessinateur, à ne pas confondre avec son homonyme, l'animateur télé !

Un auteur réputé pour sa rigueur, notamment sur le plan des dessins, qui essaient d'être au plus près de ce qu'étaient à l'époque les bâtiments, même s'il n'en reste aujourd'hui que des ruines, même si on n'en connaît pas bien les couleurs. A noter tout de même une petite « erreur » historique, à moins que ce ne soit un choix : la cité de Khorsabad avait été abandonnée depuis plusieurs siècles à l'époque où vivait Alix. En revanche, l'allusion à la victoire des Parthes sur les Romains et à la mort de Crassus est tout à fait juste et Jacques Martin fait preuve d'une remarquable connaissance de l'époque, dessinant le colosse de Rhodes à partir de reconstitution plus anciennes ou citant par exemple une légende rapportée par l'historien romain Dion Cassius selon laquelle le général parthe Surena Crassus aurait fait couler de l'or en fusion dans la bouche de Crassus en lui disant : « Rassasie-toi de ce métal dont tu es si avide ! »

On trouvera donc un aspect documentaire dans cet album, tant par rapport aux dessins d'architectures que sur des aspects de l'époque évoquée, comme une case sur les fameux cataphractaires sarmates, d'autres sur les Haikanes (Arméniens) ou encore les trirèmes, les gladiateurs, une course de char, ce qui montre de surcroît qu'on a là une aventure très riche et variée.

Pour ma part, je ne suis pas particulièrement fan de la ligne claire, le dessin n'est pas très exaltant, les bulles sont systématiquement rectangulaires et il y a parfois un peu trop de texte, mais il faut reconnaître à Jacques Martin la rigueur dans le trait et la richesse du contenu : on peut dire qu'on en a pour son argent.

Bref un album très sympa, riche en aventures et intéressant sur le plan documentaire.
socrate
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le 14 juil. 2011

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socrate

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