« Blacksad » est de loin l’une de mes séries cultes. Dès le premier tome, « Quelque part entre les ombres », Diaz Canales (au scénario) et Guarnido (au dessin) ont su créer une œuvre forte et pleine de personnalité. Plus encore, chaque tome possède sa thématique propre et son ambiance, ce qui fait que chacun préfèrera certainement certains opus à d’autres. Cependant, le niveau général est à chaque fois très élevé. Ce cinquième tome, intitulé « Amarillo », est toujours publié chez Dargaud et propose 56 pages de lecture avec notre chat détective.

John Blacksad est fatigué par les derniers évènements. On le retrouve à la Nouvelle-Orléans disant au revoir à Weekly. Ce dernier doit rentrer au pays, mais Blacksad veut essayer de trouver un boulot où « personne ne sera tué ». Quelques pages plus tard, le voici embarqué dans une belle voiture, une Eldorado, direction Tulsa. C’est un boulot simple : conduire la voiture à destination. Evidemment, cela ne va pas être de tout repos…

Nouvelle ambiance ici, comme nous l’annonce la couleur de couverture. Après le noir du premier tome, le blanc du second, le rouge du troisième et le bleu du quatrième, c’est le jaune qui est à l’honneur. Pas d’enquête proprement dite ici, nous voilà embarqué dans un road trip fait de personnages hauts en couleur. On y croise aussi bien des clowns que des bikers ! Cet aspect-là est prépondérant. Tout est orienté avant tout sur les personnages. Notamment un jeune écrivain qui ne croit plus en sa plume que va pourchasser notre chat. Ce dernier étant lui-même pourchassé par d’anciennes connaissances…

Après des tomes faits de multiples flashbacks, Diaz Canales revient à une narration plus simple. La chronologie des évènements est de mise, même si l’on suit deux histoires (liées) en parallèle. Du coup, cet opus se lit avec beaucoup de fluidité et révèle tout son sel dès la première lecture, ce qui n’était pas forcément le cas du précédent. Bref, un choix gagnant, assurément.

Concernant le dessin, j’ai l’impression que Guarnido s’est encore amélioré, si cela est seulement possible. La gueule de ses personnages est incroyable ! La galerie est un véritable traité de zoologie. Outre les habituels félins, on croise un flamant rose, une hyène ou un koala. Le duo d’auteurs marche à plein : Diaz Canales exploite parfaitement les caractéristiques animalières de ses personnages et Guarnido leur donne tout le caractère voulu. C’est assez bluffant, même après cinq tomes ! Les décors ne sont pas en reste et les couleurs, à l’aquarelle, subliment le tout, posant des ambiances avec force et grâce. Il est à noter que la mise en scène, très cinématographique, est à couper le souffle.

Autant ne pas y aller par quatre chemins : ce tome est une nouvelle fois un véritable chef d’œuvre. Diaz Canales et Guarnido ne sont parfaitement trouvés et écrivent ensemble une série qui restera dans l’histoire de la bande-dessinée. A chaque tome sa petite touche. Prenez donc part au voyage, il vous emmènera loin.
belzaran
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le 20 nov. 2013

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belzaran

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